Le très respecté Sénateur Mukete, dont on connait l‘inébranlable fidélité à Biya et le rôle dans a construction du système, a soutenu dans une récente interview du journal continental Jeune Afrique que seule, une Fédération à 10 Etats pourrait résoudre le problème anglophone, et qu’il faudrait y recourir dès que le pays en aura les moyens.
Mais à bien observer, qui peut dire que ce discours très simple n’est pas en réalité la pensée du Chef de l’Etat lui-même ? Il s’agit ici, très clairement, de garder ses positions en ce qui concerne la décentralisation de tout le Cameroun et de maintenir son rythme, tout en y apportant la concession de la « fédération ».
Preuve que techniquement, même pour le Chef de l’Etat, le Cameroun unitaire, c’est terminé !
En réalité, le Président Biya ne se dédit pas : il n’adhère pas aux thèses sécessionnistes et confédéralistes qui voient les choses suivant une optique dualiste « Francophones/Anglophones ». Il reste dans la logique de la construction de l’Etat du Cameroun et transforme cette fédéralisation en un stade supérieur de l‘évolution du pays et non en un retour en arrière.
Cette interview subite du doyen du Sénat dans Jeune Afrique, juste à ce moment précis, ne peut pas être un hasard. Le Gouvernement est en effet sous la pression de l’ONU, des USA, du Commonwealth, du Nigeria, de l‘Afrique du Sud qui lui ont tous demandé de rentrer à a Fédération de 1961.
Le pays a pris trop d’engagement avec ses investissements et la CAN s’approche, faisant peser sur le régime la terrible humiliation d’être déportée ailleurs. Pendant ce temps, les Caisses de l‘Etat sont vides et le FMI commence à décrier ces dépenses parfaitement inutiles.
De l’autre côté, cette guerre qui n’a jamais suscité l’adhésion des Camerounais suscite de plus en plus de désapprobation, avec ses coûts humains, matériels et financiers ! Les Sécessionnistes qu’on croyait réduire par une villégiature se révèlent plus résistants que prévue et le temps joue manifestement en leur faveur.
Même ceux qui poussaient le Gouvernement à une ligne dure, à coups de bruyantes manifestations de « Cameroun un et indivisible » et « de forme d’Etat non négociable » se sont tu, comme un clairon dans l’eau.
Et d’importantes menaces pèsent sur les élections de cette année et surtout la présidentielle.
Dans ces conditions, que fait une bête politique comme Biya ? Il tire habilement les leçons et engage une opération pour en sortir la tête haute !
Et c’est exactement ce que je vois dans cette stratégie diabolique de ces vieux briscards !
Comme je l’avais annoncé dès le départ, le Cameroun sera fédéral, cela étant nécessaire pour sa survie, et il le sera plus tôt qu’on ne le croit. Car ses partisans « unitaristes » ne connaissent pas l’homme !
Il va les laisser en plein chemin !
Sans le moindre état d’âme !
Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois qu’il abandonnera la meute d’opportunistes qui croyaient lui faire plaisir !
Dieudonné ESSOMBA

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Une image de Paul Biya vaut mille mots.

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