Depuis quelques heures, la une de l’actualité focalise l’attention du public sur l’arrestation (informellement) annoncée d’un certain leader des sécessionnistes. Cet élément nouveau comme bien d’autres précédents rattachés à la crise anglophone, appelle beaucoup de précaution, de maturité d’esprit et de discernement dans les analyses et les réactions y afférentes, du fait de son caractère hautement politique et du contexte très trouble enveloppant ce sujet.

De prime abord, quoi qu’il en soit, IL NE FAUT PAS CONFONDRE « PROBLÈME ANGLOPHONE » ET « SÉCESSIONNISME » OU « SÉCESSIONNISTES ». En d’autres termes, il ne faut pas noyer le PROBLÈME ANGLOPHONE dans la récupération sécessionniste de quelques-uns.

 

Le PROBLÈME ANGLOPHONE, faut-il le rappeler, porte sur la marginalisation, le mépris, la duperie, la visée d’assimilation, … dont la communauté anglophone nationale est victime de la part de notre gouvernement qui se caractérise plus par des réflexes d’hégémonie et d’autoritarisme néocoloniaux. Il s’agit d’un problème multi-facettes et qui s’est complexifié au fil du temps à cause du manque de bienveillance, de clairvoyance, de vision, de conscience et de sens de l’intérêt supérieur de la nation de la part des nos gouvernants. Les soit-disant solutions apportées ces derniers temps par le pouvoir pèchent de beaucoup par leur légèreté et leur incohérence tant dans l’approche que dans la substance.

 

La plupart des jeunes d’aujourd’hui qui n’apprécient cette situation que par rapport à elle-même sont insuffisamment outillés. « You cannot compare one thing to itself » (« on ne compare pas une chose à elle-même »), disent nos frères et compatriotes anglophones. Ces jeunes-là à qui l’on a appris dans l’histoire des temps modernes que les Ouandié, Um Nyobé, Osende Afana, Félix Moumié et autres, sont des anciens NATIONALISTES et/ou MARTYRS de notre indépendance. Et pourtant, pourtant, à cette époque-là (années 1960 et 1970), alors que nous étions aussi jeunes comme ceux-ci, le pouvoir en place de l’époque les avaient étiquetés de MAQUISARDS, REBELLES, TERRORISTES, ENNEMIS DE LA NATION, …, et les avaient combattus, pourchassés, persécutés et « mis hors d’état de nuire » (exécutés) comme tels.

 

A-t-on de si tôt oublié que ceux (nous) qui luttaient (luttions) en 1990 pour le multipartisme et la démocratie dont nous tous nous régalons aujourd’hui étaient (étions) qualifiés d’ « apôtres de la division », de « marchands d’illusions », d »apprentis sorciers » d »ennemis de la paix et de l’unité nationale », …. Et pourtant aujourd’hui, ceux qui en jouissent le plus sont ceux-là même qui y étaient opposés. C’est un stratagème classique utilisé par les hommes du pouvoir et qui a pour nom LA MANIPULATION DES CONSCIENCES ou encore masturbation des esprits.

 

En conclusion, ne soyons plus dupes. Le peuple attend incessamment que le pouvoir oriente l’attention sur les solutions qu’interpellent les grands problèmes (dont le problème anglophone) qui minent la vie de la nation et non sur ces ignobles manœuvres de diversion dont ce pseudo-scoop sur la capture d’un quelconque leader des sécessionnistes, chose qui ne nous sort nullement d’un pouce de l’abîme dans lequel nous sommes engouffrés du fait de sa mal gouvernance.

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