Quand une candidature parallèle révèle les manœuvres pour saboter l’opposition.

I. UNE SURPRISE MÉDIATIQUE : YEBGA ENTRE EN SCÈNE

La nouvelle est tombée comme une bombe sur les réseaux et dans la presse : un certain M. Yebga, se présentant comme président du MANIDEM, a déposé sa candidature à ELECAM pour la présidentielle.
À première vue, ce geste crée une situation de double présidence :
d’un côté Anicet Ekane, qui a signé l’investiture de Maurice Kamto avec le soutien du seul conseiller municipal élu sous la bannière du MANIDEM en 2020 ; de l’autre, Yebga, qui revendique la présidence en s’appuyant sur une décision de justice de 2020.

Cette annonce, qui survient à un moment crucial du processus électoral, soulève une question brûlante : qui détient réellement la légitimité pour représenter le MANIDEM devant ELECAM ?
La réponse est moins complexe qu’il n’y paraît, car elle repose sur des éléments juridiques clairs.

II. LA LÉGITIMITÉ JURIDIQUE : EKANE CONFIRMÉ PAR LE MINAT

Depuis la lettre du MINAT du 17 juillet 2018, Anicet Ekane est reconnu comme président du MANIDEM. Cet acte administratif, signé par le ministre Paul Atanga Nji, est l’unique référence officielle pour ELECAM et pour toute autorité administrative.

Quant à la décision de 2020 brandie par Yebga, il faut la replacer dans son contexte :
•Cette décision de la Cour suprême concerne principalement le CPP (Cameroon People’s Party) et non le MANIDEM.

•Elle n’invalide aucunement la présidence d’Anicet Ekane.
•En droit, un jugement ne peut produire d’effets qu’à l’égard des parties concernées, or le MANIDEM n’était pas partie prenante dans cette affaire.

Autrement dit, Yebga n’a aucune base juridique pour se présenter comme président du MANIDEM, sauf à prouver qu’il a tenu un congrès statutaire validé par le MINAT — ce qui, à ce jour, n’est pas établi.

III. YEBGA, UNE MANŒUVRE POUR DÉSTABILISER KAMTO ?

L’apparition soudaine de Yebga ressemble à une opération de diversion. En déposant une candidature sous l’étiquette du MANIDEM, il introduit une confusion artificielle, dont l’objectif semble clair :

•Délégitimer l’investiture de Maurice Kamto par Anicet Ekane,
•Créer un conflit de représentativité pour donner un prétexte à ELECAM de “geler” l’examen du dossier Kamto,
•Nourrir la propagande selon laquelle l’opposition serait trop divisée pour prétendre au pouvoir.

Mais ELECAM ne décide pas sur la base de déclarations contradictoires. Sa référence unique reste le MINAT. Tant qu’aucun acte officiel ne retire à Anicet Ekane la présidence du MANIDEM, l’investiture de Kamto reste juridiquement valide.

IV. RISQUES ET CONSÉQUENCES POLITIQUES

Si ELECAM tentait de prendre en compte le dossier de Yebga sans la validation préalable du MINAT, ce serait une entorse flagrante au droit électoral. Une telle décision provoquerait :
•Un tollé au sein de l’opinion publique, qui y verrait une tentative grossière de disqualification déguisée,

•Des pressions diplomatiques, car les chancelleries occidentales suivent de près la situation politique camerounaise,
•Un risque de troubles internes, car Maurice Kamto reste le seul candidat d’opposition capable de mobiliser une base populaire massive.

Le régime camerounais joue donc une carte dangereuse : en manipulant la représentativité d’un petit parti comme le MANIDEM, il risque de fragiliser encore plus la crédibilité du scrutin d’octobre 2025.

CONCLUSION :

NE PAS SE LAISSER PIÉGER

NE PAS CÉDER AU SYNDROME DE STOCKHOLM

La candidature parallèle de Yebga a réveillé hier soir une étrange euphorie chez certains

“Stockholmiens”, ces Camerounais qui, par réflexe tribal, rancune ou jalousie, se réjouissent de tout ce qui affaiblit un candidat d’opposition majeur, même si cela renforce le système qu’ils prétendent combattre.

Ce faux débat ne doit pas nous détourner de l’essentiel : la légitimité de l’investiture reste claire.

Se réjouir de cette diversion, c’est oublier que le vrai enjeu n’est pas Kamto, mais le droit du peuple à choisir librement son avenir. Chaque coup porté à l’opposition sérieuse est un cadeau offert au régime, qui n’a même plus besoin de manœuvrer quand certains applaudissent leur propre servitude.

Il est temps que les Camerounais dépassent ce syndrome de Stockholm politique et cessent de défendre leurs propres chaînes. L’histoire jugera sévèrement ceux qui, par calcul ou par inconscience, applaudissent la mise en scène du blocage démocratique.

La loi est claire : ELECAM ne choisit pas les présidents de parti.

Anicet Ekane reste le président légal du MANIDEM, reconnu par le MINAT, et donc le seul habilité à investir un candidat. La candidature parallèle de Yebga ne repose que sur un écran de fumée médiatique et sur une interprétation abusive d’une décision judiciaire qui ne le concerne pas.

Cette confusion orchestrée ne change rien à la solidité du dossier Kamto.

Disqualifier Kamto par ce genre de manœuvre serait non seulement illégal, mais explosif politiquement. La vigilance citoyenne et l’attention des partenaires internationaux seront donc cruciales pour empêcher que la loi ne soit dévoyée à des fins de disqualification.

On ne défend pas la démocratie en applaudissant ses fossoyeurs.
Disqualifier Kamto par diversion, c’est avouer sa peur de l’alternance.

Discuter de l’exclusion de Kamto plutôt que de son projet, c’est confondre démocratie et règlement de comptes. Tout ceci relève d’une véritable inculture politique.

DES DOCUMENTS FALSIFIÉS CIRCULENT POUR SEMER LA CONFUSION, MAIS LE SEUL ACTE AUTHENTIQUE RESTE CELUI SIGNÉ PAR LE MINAT EN 2018.

YEBGA OU PAS, RIEN NE BOUGE : L’INVESTITURE DE KAMTO EST LÉGALE, SOLIDE ET INATTAQUABLE.

Ressaisissez-vous,
pendant qu’il en est encore temps !

Par Gaston Ntouba Essome

Libre penseur, esprit curieux et plume affranchie. J’éclaire,
questionne et dérange.

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