Élections présidentielles de 2025 au Cameroun: Si les propos de Mathias Owona Nguini étaient prémonitoires. Il y a quelques années il affirmait, «Ce qui se joue au Cameroun : c’est simplement le scénario de la crise finale ». En sommes-nous arrivés là aujourd’hui, devant le énième holdup up électoral du régime Biya? Nous avons tout de même décidé de reprendre les propos de cet ancien pourfendeur du régime Biya. Des propos justes et qui le demeurent, bien que ce dernier ait depuis, décidé de ne plus se tenir sur sa colonne vertébrale. Sans doute attiré par les lambris et un strapontin de nomination. Son analyse d’hier est le reflet de la réalité criarde des élections de présidentielles de 2025 « Et il n’y a plus d’issue non critique. Ce qui se joue : c’est simplement le scénario de la crise finale. Est-ce-que ce scénario la va permettre à la société camerounaise après l’explosion critique de survivre ou alors de mourir une fois pour toute. Et c’est là où les Camerounais peuvent encore intervenir : entre avoir une crise où le Cameroun va survivre, et avoir une crise»
Vous pouvez – lire en dessous ces propos………..d’hier. Mais réalité d’aujourd’hui
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Le Cameroun souffre du fait que, c’est un pays dont la « gouvernance est profondément déxacée ». C’est une gouvernance, il faut ajouter profondément déxacée. C’est un pays qui n’a pas une direction politique et institutionnelle sérieuse. Pour ces raisons, ce pays ne peut que s’enfoncer dans ce que j’ai l’habitude d’appeler le « chaos lent », qui est précisément l’effet de la désaffection de son appareil de gouvernement. Pour qu’un pays avance, il lui faut des institutions, des institutions qui sont modelées pour épouser les contours de sa dynamique sociétale dans toute sa complexité avec ses sphères politiques, économiques et socioculturelles. Pour qu’un pays avance, au-delà de ce qu’on appelle un « pattern-ship », c’est-à-dire un modèle d’organisation, il lui faut des structures appropriées de leadership. Ces structures sont d’abord des structures institutionnelles. Les institutions étant des règles collectives à partir desquelles on organise la vie sociale et ces institutions ne peuvent fonctionner de manière sérieuse que lorsqu’il y a un projet de civilisation. Or le Cameroun n’a pas de projet de civilisation.
Le Cameroun n’ayant pas de projet de civilisation ne peut être qu’une terre de la décivilisation. Et la décivilisation est si manifeste de différentes manières :
1- mysto-cratie, c’est-à-dire gouvernement sauvage du mystère ; 2-Pornocratie, c’est-à-dire institutionnalisation de la pourriture, et organisation d’une société qui est fondée sur ce que j’appelle la pourriture vivante des institutions. iii-Kleptocratie : ça veut dire généralisation de l’esprit du vol et de la prédation. Je ne voudrais pas continuer dans les « craties perverses ». Ce sont donc ces choses qui font que le Cameroun ne peut pas marcher. Ce qui tient lieu de projet de civilisation, c’est le « gouvernement perpétuel ». Comment faire pour durer le plus longtemps possible, mais durer pour durer. Rester pour rester. S’éterniser pour s’éterniser. C’est donc ça qui crée l’emballement dont le Cameroun est victime.
Et cet emballement comment se manifeste-t-il ? Il se manifeste par la neutralisation de tout le potentiel immense de talents qui existent dans le pays. Il y a une politique qui consiste à copter une partie des gens qui portent ce talent mais cyniquement, ce n’est pas pour les utiliser à des fins collectives, c’est pour les neutraliser et liquider leurs capacités constructives. Et c’est ça le grand malheur du Cameroun : c’est d’avoir organiser un système de cannibalisation de ses intelligences, soit en les réprimant à l’extérieur du système, soit en les étranglant alors qu’on les a copté dans le système. C’est un système qui vit sur la base de la corruption fondamentale de sa population. On régule la population par le jeu du « management de la faim ». On affame pour mieux contrôler par le rationnement du clientélisme, des avantages qu’on distribue en faisant espérer à chacun qu’il pourra toujours accéder à la position où lui se sera tirer de l’inconfort et il pourra dont se satisfaire d’être du côté de ceux qui ne sont pas dans l’océan généralisé de misère auquel nous faisons face. C’est un système qui s’appuie sur le divisé pour mieux régner.
Parceque pour installer dans le temps cette médiocratie et surtout à un moment donné pour réussir à faire que cette médiocratie la s’appuie sur un esprit de clanisme, il faut détruire fondamentalement la possibilité que les différentes composantes sociales imaginent un autre avenir, un autre horizon. Alors, on se sert de la conscience identitaire pour opposer les uns aux autres de telle manière à ce que n’émerge pas un front social national et républicain qui pourrait un jour trouver la solution en ce qui concerne la réorientation du pays. On maintient, tout ce système par le prix d’une corruption qui est en fait la manière d’acheter la paix. Oui mais, le problème, c’est que c’est une paix mortifère, qui tue à petit feu. Elle tue à petit feu mais il tue. Le bilan de ce système qui est effectivement une logique comateuse ou au moins semi-comateuse, c’est que si vous le prenez sur une trentaine d’années et si vous êtes capable d’en faire la statistique, vous allez vous rendre qu’il est plus destructeur qu’une guerre. Parce qu’il tue plus que la guerre en plongeant profondément les gens dans la misère. Une misère qui les réprime et le pire, c’est que la misère n’est plus réservée aux catégories populaires, elle a attaqué pratiquement aussi les couches moyennes. Il ne reste plus donc qu’une petite élite qui est complètement préservée de cette misère, parceque cette élite-là, a choisi la logique du pillage systématique du pays pour se maintenir au pouvoir à perpétuité mais en choisissant de tuer la société. À partir de ce moment, et ça je vous les déjà dit, le Cameroun est déjà profondément en crise. Et il n’y a plus d’issue non critique. Ce qui se joue : c’est simplement le scénario de la crise finale. Est-ce-que ce scénario la va permettre à la société camerounaise après l’explosion critique de survivre ou alors de mourir une fois pour toute. Et c’est là où les Camerounais peuvent encore intervenir : entre avoir une crise où le Cameroun va survivre, et avoir une crise.
Source : Mathias Owona Nguini critique la gouvernance camerounaise – https://www.youtube.com/watch?v=8chMH0teppM
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