Économie paralysée, corruption endémique et colère populaire : l’indéboulonnable président, 92 ans, entame un huitième mandat contesté.
Yaoundé, le 1er novembre 2025 – Le Cameroun, sous le régime de Paul Biya, 92 ans, dont 43 ans au pouvoir, incarne aujourd’hui la paradoxale persistance d’un système épuisé. Alors que l’économie est paralysée, la corruption généralisée et les postes-clés confisqués par une gérontocratie déliquescente, le président a été réélu le 27 octobre pour un huitième mandat, avec 53,66 % des voix selon des résultats officiels vivement contestés . Derrière la façade de la stabilité, le pays étouffe sous le poids d’un pouvoir accusé d’être sourd aux aspirations d’une jeunesse majoritaire.
Le barrage de Nachtigal, allégorie d’un régime dysfonctionnel
Symbole de cette impasse, le barrage hydroélectrique de Nachtigal, inauguré en juillet 2023 et capable de couvrir 30 % des besoins énergétiques du pays, reste une coquille vide. Ses turbines sont en ligne, mais aucun câble ne relie l’ouvrage aux foyers et aux usines . Comme le « biyayisme », cette réalisation pharaonique bute sur l’absence de vision et une gouvernance calamiteuse. Le régime, à l’image du barrage, produit des promesses, mais aucune perspective tangible pour les Camerounais.
Une corruption érigée en système
La corruption, endémique, ronge les institutions. La Cour des comptes a révélé que 180 milliards de francs CFA avaient été détournés lors de la gestion de la pandémie de Covid-19 . Pendant ce temps, le chômage frappe 74 % de la population active, notamment les jeunes . Malgré les discours du président, qui promettait en décembre 2024 de « renforcer la lutte contre la corruption », les pratiques perdurent, minant toute confiance dans l’État .
Une gérontocratie au pouvoir monopolistique
La classe dirigeante, âgée pour la plupart de plus de 80 ans, incarne un décalage criant avec une population dont l’âge médian est de 18 ans. Le président de la Cour constitutionnelle, Clement Atangana, a 84 ans ; le chef d’état-major, Claude Meka, 86 ; le président du Sénat, Marcel Niat, 90 ; et le speaker de l’Assemblée nationale, Cavaye Yegue, 85 . Cette gérontocratie, à bout de souffle, semble davantage préoccupée par sa longévité politique que par l’avenir du pays.
Une corruption érigée en système
La corruption, endémique, ronge les institutions. La Cour des comptes a révélé que 180 milliards de francs CFA avaient été détournés lors de la gestion de la pandémie de Covid-19 . Pendant ce temps, le chômage frappe 74 % de la population active, notamment les jeunes . Malgré les discours du président, qui promettait en décembre 2024 de « renforcer la lutte contre la corruption », les pratiques perdurent, minant toute confiance dans l’État .
Une gérontocratie au pouvoir monopolistique
La classe dirigeante, âgée pour la plupart de plus de 80 ans, incarne un décalage criant avec une population dont l’âge médian est de 18 ans. Le président de la Cour constitutionnelle, Clement Atangana, a 84 ans ; le chef d’état-major, Claude Meka, 86 ; le président du Sénat, Marcel Niat, 90 ; et le speaker de l’Assemblée nationale, Cavaye Yegue, 85 . Cette gérontocratie, à bout de souffle, semble davantage préoccupée par sa longévité politique que par l’avenir du pays.
Un pays au bord du gouffre
Le Cameroun de Paul Biya est un navire à la dérive, dirigé par un capitaine absent et un équipage vieillissant. Si le système se maintient, c’est au prix d’un immobilisme qui étouffe les espoirs d’un peuple. La jeunesse, désillusionnée, est prête à l’exode : 51 % des Camerounais de moins de 30 ans ont déjà envisagé l’émigration . Le pays, riche en ressources et en diversité, mérite mieux qu’un leadership sclérosé. Le temps est venu de tourner la page, avant que la colère ne transforme le naufrage annoncé en tragédie.
Emmanuel Ekouli
