J’ai appris il y a une heure le décès de l’ancien bâtonnier et ancien procureur adjoint au TPIR, Bernard Achuo Muna aka Ben Muna.
J’adresse une pensée émue aux familles Muna et Khen Sab qui perdent ainsi l’un de leurs pilliers.
Ancien magistrat, cet avocat extrêmement baroudeur que j’ai connu aussi bien dans le cadre de ses activités professionnelles – en tant que Bâtonnier – que politiques – co-concepteur du SDF puis fondateur de l’AFP – était un compatriote d’un engagement acharné en faveur de l’unité du Cameroun dans le respect de sa diversité et le règne d’un état de droit intégral.
Ma dernière rencontre avec lui, qui remonte à un peu plus d’un an, en faveur de son engagement pour la libération des activistes et leaders civils anglophones m’a énormément instruit sur son pragmatisme. Exactement comme je le decouvrai en 1990 à la tête du collectif des avocats défendant l’ancien bâtonnier Yondo Black Mandengue alors détenu pour avoir voulu créer un parti politique.
Pour notre dernière rencontre, il m’avait énormément instruit, parallèlement aux démarches discrètes et déterminées du bâtonnier de l’époque Jackson Ngnie Kamga que je suivais attentivement, sur les efforts en vue de la libération des militants anglophones.
Ils réussiront à obtenir celle de Me Agbor-Balla et 55 autres membres de la société civile anglophone arrêtés et poursuivis pour « terrorisme, rébellion, insurrection, etc. » au lendemain de l’interdiction par le Minat du Consortium.
Il était très meurtri pour le maintien en détention de l’activiste pacifiste Mancho Bibixy convaincu que ce dernier n’était pas un sécessionniste.
Outre à Mme Alice Sadio, la présidente nationale de l’AFP, j’adresse mes condoléances particulières à ses frères cadets Georges et Akere Muna, à sa soeur cadette Ama Tutu Muna et à leur nièce Maa Bissi Alice Livingstone.
Courage à cette grande famille biologique et politique qui perd ainsi un 4e membre en l’espace d’un an.
Source: FaceBook: Alex Gustave Azebaze
