COMMENT EMPÊCHER LA FRANCE DE CHOISIR ET DE TENIR LE PROCHAIN PRÉSIDENT DU CAMEROUN ?

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J’ai fait un post hier dans lequel je démontrais que Paul Biya n’est pas au pouvoir parce qu’il aurait reçu le pouvoir des chefs et maîtres mystiques de toutes les régions du Cameroun à la suite d’une tournée qu’il effectua dans toutes les provinces en 1983, mais parce qu’il est toujours soutenu par la France.

D’ailleurs son parrain français était Giscard D’estaing, ancien président français dont la famille est souvent citée dans le capital d’hysacam et dans les grandes exploitations forestières à l’Est du Cameroun, vient de mourir. Il faut bien savoir que Giscard faisait partie de l’ Etat profond français ( Deep state) , jusqu’à sa mort.

À la suite de ce post disais-je, un commentateur a voulu comprendre quel était le RAPPORT que je faisais entre le code électoral consensuel et le fait que la France choisisse ou maintienne Paul Biya au pouvoir .

Je vais expliquer.

En effet, lorsqu’une élection est organisée dans un pays, il faut que l’Onu prenne acte de l’élection de la personne qui a gagné l’élection.C’est la reconnaissance internationale du président de la republique.

Après la tenue des élections dans un pays, les décisions de proclamation par les institutions ( cours ou conseils constitutionnels) et les procès-verbaux de prestation de serment sont déposés au secrétariat général de l’Onu par le Ministère des affaires extérieures du pays concerné.

Dès cet instant, le Secrétariat général de l’Onu prend acte de cette élection. Et la personne élue est reconnue à l’international, désormais comme le représentant de ce pays.

Pour y parvenir, le Secrétariat général de l’Onu vérifie donc, si les élections se sont tenues conformément à la constitution du pays concerné, et aussi, si les principes démocratiques internationaux à savoir des élections libres, transparentes et crédibles ont été respectés.

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Ce sont ces derniers critères qui manquent souvent aux élections qui se déroulent au Cameroun.

Le système électoral camerounais est reconnu défaillant par l’union Africaine, les instances onusiennes, les Ong internationales et même au niveau national par Elecam, les partis politiques et la société civile.

L’Onu sait donc d’office qu’il ne peut y avoir d’élections transparentes au Cameroun du fait d’un système électoral défectueux.

Alors des tractations diplomatiques sont nécessaires pour que le Secrétariat général de l’Onu prenne acte du résultat des elections présidentielles camerounaises qui en sortiront, en quelque sorte les certifie, même si ce n’est pas expressément dit ainsi.

C’est à cette occasion qu’intervient souvent la France, membre du Conseil de sécurité et représentant informel, mais suivie par ses pairs dans tout ce qui concerne la vie politique des pays de ses ex colonies et assimilés dont le Cameroun.

En fait, il est une règle non écrite que c’est la France qui représente les intérêts des pays francophones, ex colonies françaises et assimilés au Conseil de Sécurité de l’Onu.

C’est la géopolitique mondiale.

Par exemple aucune décision sur le Noso ne peut prospérer à l’Onu tant que la France s’opposera.

Si la France rejette les élections dans un pays francophone, le président déclaré vainqueur ne sera jamais reconnu par l’Onu comme le représentant du pays concerné. Sa signature ne sera reconnue nulle part à l’international.

C’est pourquoi, vous constaterez que les présidents africains, y compris Paul Biya, attendent toujours avec beaucoup d’émotions, la lettre de félicitations des présidents français, qu’ils brandissent souvent comme des trophées . Elle est le quitus à la validation internationale de leurs élections non transparentes.

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Pourtant, il est possible de contourner cette validation des élections par la France, si le Cameroun est reconnu au niveau de l’Onu comme ayant un système électoral transparent.

Si le Cameroun se dotait d’un code électoral accepté de tous c’est à dire consensuel, et qui mettra des protections antifraude, l’Onu n’aura plus besoin des interventions diplomatiques de la France pour valider le nom de la personne déclarée vainqueur par nos institutions électorales.Les résultats de nos élections à l’exemple de celles du Ghana passeront comme une lettre à la poste et la France ne sera plus sollicitée.

Nous elirons nous-mêmes notre président. Il n’aura plus besoin des béquilles françaises pour être reconnu par l’Onu. La France ne décidera plus à notre place de qui elle soutient.

C’est pourquoi, le combat pour le code électoral consensuel est une lutte de libération et d’indépendance de notre pays.

Tout camerounais qui ne veut pas ce combat soit il est ignorant de ce qui se passe, soit c’est un traitre,un vendu.

Les réseaux françafricains savent très bien que si la France n’intervient plus pour adouber la personne déclarée vainqueur, leur influence cessera.Ils sont à cet effet, les opposants farouches à toute action pour un code électoral consensuel au Cameroun.

Car un président voté et choisi par les seuls camerounais, sans l’appui de la France, agira pour les seuls intérêts du Cameroun. Son élection ou réélection ne dépendant plus des réseaux français.

Peuple Camerounais, ne soyons pas distraits, notre indépendance véritable passe par le code électoral consensuel. Concentrons-nous sur le code électoral.

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Changer des présidents sans indépendance, c’est déshabiller Jean pour habiller Paul et vice-versa.

L’alternance avec le changement et non l’alternance sans changement.

Christian Ntimbane Bomo
Société Civile Critique.

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