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La Chine et les terres agricoles au Cameroun déjà 125 mille hectares de terres agricoles occupées : une bombe à retardement au Cameroun. – Icicemac

La Chine et les terres agricoles au Cameroun déjà 125 mille hectares de terres agricoles occupées : une bombe à retardement au Cameroun.

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Plusieurs pays font face à l’endommagement des terres agricoles dû à une utilisation abusive des produits chimiques. Ces terres ainsi endommagées, ne produisent que de moins en moins alors que la population croît.

Depuis l’an 2000, des rapports concordants estiment que 5 % de l’espace africain cultivable a été concédé à des investisseurs étrangers.

En 2010, un total de 56 millions d’hectares a été vendu en Afrique à des entreprises étrangères, soit l’équivalent de la superficie du Kenya. En Afrique centrale, le Cameroun n’est pas à l’abri de ce phénomène : l’accaparement des terres agricoles par la Chine.

En mal de surfaces agricoles, la Chine se servirait de « l’Afrique en miniature » comme son eldorado agricole. Tout se passe sous silence. Les investisseurs travaillent dans la discrétion, car ce sujet est sensible, au regard du contexte politique et social camerounais.

La Chine et les terres agricoles au Cameroun | 2025 Times
Le préside du Cameroun Paul Biya et le président chinois Xi Njinping

Une réalité têtue

En 2006, IKO, une filiale de la « Shaanxi Land Reclamation General Corporation » (connue également sous le nom de Shaanxi State Farm), a signé un accord d’investissement de 120 millions de dollars US avec l’Etat du Cameroun.

Ce dernier a donné à l’entreprise chinoise la ferme rizicole de Nanga-Eboko et un bail de 99 ans sur 10.000 hectares supplémentaires :

  • 2.000 hectares à Nanga-Eboko (près de la ferme rizicole)
  • 4.000 hectares dans le district voisin de Ndjoré

La société IKO a ainsi commencé ses essais pour la culture du riz et du maïs. Elle prévoit également de cultiver du manioc.

En fait,Yang Haomin, le président de cette société agricole provinciale de Chine, a mis pied au Cameroun pour la première fois en décembre 2015. Ce fut sur invitation du gouvernement camerounais et sur ordre de Pékin. Le but : investir dans le domaine agricole.

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Depuis que le Parti Communiste Chinois a commencé à mettre l’accent sur les investissements à l’étranger, Yang a visité l’Afrique du Sud, la Russie, l’Ukraine et le Brésil. mais ses voyages n’avaient encore débouché sur aucun projet.

On semble donc à ce moment avoir sorti une carte et découvert les avantages du Cameroun. Quatre ans plus tard, en 2019, on estimait à 125 mille le nombre d’hectares de terres agricoles occupées par la Chine au Cameroun.

En outre, un graphique du « China Africa Research Ininitative » (CARI), une organisation rattachée à la faculté des études internationales de l’université américaine John Hopkins, essaye de dresser un état des lieux pour démontrer la présence chinoise sur des terres agricoles en Afrique en général et au Cameroun en particulier. Alors, les données publiées par cette dernière placent le Cameroun comme le premier sans second véritable, des pays où la Chine a le plus investi sur les terres agricoles dans tout le continent africain.

Cette information avait sucité une vive émotion au sein des opinions publiques camerounaises. De nombreuses personnes considérèrent cette « intrusion chinoise » comme une contrepartie pour l’ensemble des « aides » que la Chine accorde au Cameroun.

L’idée d’une contrepartie ne fait pas l’unanimité au sein de la société civile camerounaise. Certains parlent d’un « accaparement » pur et simple des terres agricoles du Cameroun.

Les hypothèses parmi les plus complexes voient en cet « accaparement » la résultante d’une corruption aggravée qui gangrènerait les institutions camerounaises.

Il existe cependant une explication cohérente à cet état de fait. Le CARI explique que cette mainmise évidente de la Chine résulterait de l’acquisition de la société camerounaise de production d’hévéas, HEVECAM par le groupe chinois GMG Global (basé à Singapour) et par le conglomérat Sinochem (basé en Chine).

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Un phénomène lamentable

Désolation et tristesse frappent de plein les agriculteurs locaux. En effet, ils acquièrent des terres dont ils sont par la suite dépossédés. L’existence des agriculteurs et la production alimentaire aux niveaux local et national sont subordonnées à l’accessibilité à la terre.

Or l’accaparement des terres par les entreprises chinoises prive les petits agriculteurs de leurs espaces agricoles. Ces dernier se voient transformés en ouvriers agricoles sur leurs propres terres. Cette pratique remet de plus en plus en cause la propriété foncière au Cameroun.

L’accaparement des terres apparait comme un phénomène brutal qui remet en cause les pratiques ancestrales traditionnelles, et qui hypothèque l’avenir des générations futures.

Ce phénomène lamentable remet au grand jour la question foncière au Cameroun, qui se présente comme un véritable serpent de mer.

Raison, les lois et règlements qui régissent le secteur foncier sont pour la plupart devenus obsolètes au regard de l’évolution de la population et des impératifs de politique agricole. Les concessions agricoles comme celles faites à HEVECAM, aujourd’hui sous contrôle chinois, sont nombreuses.

Ce phénomène d’acquisition de terres à grande échelle est surtout en expansion depuis la crise alimentaire de 2008. Elle s’inscrit dans la logique de l’industrie agroalimentaire qui ne vise que le seul profit.

Une véritable menace

Comme plusieurs analystes et activistes camerounais, Jean Ferdinand Pierre Ebong est convaincu de ce que la Chine aurait jeté son dévolu sur le Cameroun en vue de l’exploitation des terres arables.

Dans une interview accordée à la Deutsche Welle, il martèle que « ce genre de démarche menée par les Chinois portera sans doute un grand coup sur la vie et sur le devenir des Camerounais. »

L’accaparement des terres arables au Cameroun représente une réelle menace à la fois pour le développement et pour la sécurité alimentaire de le pays.

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On peut affirmer sans ambages que la course aux terres agricoles menée par la Chine constitue une bombe à retardement au Cameroun.

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