Le Cameroun a -t-il les moyens du confinement?

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Au Cameroun, comme partout dans le monde, des consignes sont données. Rester le plus possible chez soi, se laver régulièrement les mains, garder les distances de sécurité : le minimum.


Je ne vois pas trop comment ce minimum va se mettre en place.


Dans les villes, la plupart des gens vivent en cour commune, partagent les mêmes douches, les mêmes toilettes.
La plupart des gens gagnent leur vie au jour le jour. D’ailleurs l’expression dit « rationner » le père de famille laisse l’argent pour la ration du jour. Et il sort pour gagner celle du lendemain. On ne se rend pas compte à quel point un frigo, 2-3 jours de stock de nourriture est un privilège.


La plupart des gens n’ont pas de compte en banque non plus. Pas d’économies. Pas ce type d’emploi qui te permets même de t’arrêter quand tu es malade.
Dans les familles on dort à 5-6 par chambre, sur des matelas par terre.

Un espace à soi est un luxe infini.
La plupart des gens puisent leur eau dans le même puits. Déjà il faudrait en avoir assez à boire pour songer à en gaspiller à se laver les mains dix fois par jour.
Le midi, les travailleurs ordinaires mangent tous chez la dame qui cuisinent au coin de la rue. La même bassine d’eau savonneuse est mise à disposition. Tout le monde y trempe ses mains. Et n’hésite pas à manger avec ses doigts.
Les taxis ramassage, les moto sont quasiment les seuls mode de transport, et les gens y sont collés les uns aux autres.


Les marchés sont à ciel ouvert. Vivres posés par terre ou sur une natte. On s’y bouscule à longueur de journée. Mais si on les fermait, les gens s’approvisionneraient où? Dans les nouveaux hypers qui fleurissent dans tous les quartiers de la classe moyenne ou supérieure?

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Même dans les bureaux c’est de l’open space au rabais…Des tas de personnes dans un espace confiné.
Cette promiscuité là, dans un sens, ça s’appelle du partage, ça crée du lien. Manger dans la même assiette, se passer la bouteille de bière, s’assoir ensemble au begnetariat, aller à sa tontine le dimanche, se retrouver au bar…C’est aussi la vie sociale des gens.


Nous ne vivons pas à distance les uns des autres, nous ne savons pas faire. Pour tous les événements de la vie, naissances, deuils, joies, malheurs, nous venons en masse, nous nous étreignons, nous rions ou nous pleurons dans les bras les uns des autres.

On va chez les gens sans prévenir et on entre sans sonner. Nous nous apostrophons dans la rue, nous savons tout de la vie des voisins, des collègues. On se mêle de tout. On s’emmêle tous.


Et ce virus vient précisément frapper ça! Notre grand handicap et aussi notre seule vraie richesse…

Source Facebook: HEMLEY BOUM

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