Autant le dire: Le Cameroun est à la dérive, et ceci depuis plus 36 ans. Il est temps de changer de capitaine

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« Ils sont d’abord venus chercher les socialistes et je n’ai rien dit – parce que je n’étais pas socialiste.
Ensuite, ils sont venus chercher les syndicalistes et je n’ai rien dit – parce que je n’étais pas syndicaliste.
Ensuite, ils sont venus chercher les Juifs et je n’ai rien dit – parce que je n’étais pas Juif ».
Ces mots, attribués au pasteur protestant Allemand Martin Niemöller, sont affichés au musée de la Shoa à Washington, DC.
Le philosophe George Santayana aurait affirmé que « Ceux qui ne peuvent pas se souvenir du passé sont condamnés à le répéter »

Le Cameroun est à la dérive. Mais cette dernière est de longue date.

Acte 1 : Putsch du 6 Avril 1984. Paul Biya survit. Après quelques procès expéditifs, les putschistes, en majorité issus du Nord du Cameroun, sont condamnés et exécutés à Mbalmayo (1er May 1984), Mfou (15 et 16 Mai 1984), et Yaoundé. Plusieurs autres mourront en détention pour mauvais traitement, mauvaise alimentation et manque de soins. Si les présumés coupables avaient été arrêtés et punis, la stigmatisation de nos frères nordistes ne faisait que commencer. Il s’ensuivra une chasse aux sorcières regrettable à l’endroit des Nordistes.

Acte 2 : Novembre 2016. Nos confrères Anglophones, fatigués de ceux qu’ils jugent comme subjugation de leur patrimoine, décident de faire des revendications administratives. Des enseignants qui pointent du doigt les nominations de francophones dans les régions anglophones, aux juristes qui déplorent la suprématie du droit romain au détriment de la Common Law Anglo-Saxonne. Le président Paul Biya et son Premier ministre Philémon Yang (anglophone) opposent une fin de non-recevoir à ces deux revendications. Nous connaissons tous la suite des évènements. Une rébellion sécessionniste voit jour dirigée par les « Amba Boys ». Depuis lors, le sang coule dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest. Les atrocités se multiplient. Ainsi commence une autre chasse aux sorcières à l’endroit de nos confrères Anglophones.

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Acte 3 : Octobre 2018. Suites aux élections présidentielles, le Pr Maurice Kamto, a tort ou à raison, se déclare vainqueur. Un véritable théâtre Kabuki suivra et la cour constitutionnelle déclarera le Président sortant vainqueur. Ainsi naquirent deux nouvelles sous-tribus au Cameroun : Les Sardinards et les tontinards. Mais derrière ces adjectifs à caractère anodin, se cache un courant quelque peu tribaliste. Ainsi commence une autre chasse aux sorcières, mais à l’endroit de nos confrères Bamilékés cette fois ci. Je ne vais pas ici répéter les propos offensifs et ignorants du bouffon de cour Jean de Dieu Momo. Mais il faut ici souligner la stratégie derrière sa sortie médiatique. Soyons honnêtes. Cet abruti était un envoyé de la machine gouvernementale, dont la mission était de légitimer la haine envers sa communauté d’origine. Après ce dérapage médiatique, nous avons assisté à un rétropédalage et un désaveu cinglant du gouvernement Camerounais. Mais, pas de démission. Mr Momo occupe toujours ces fonctions à ce que je sache.

Il faut se demander quel est le vrai rôle de Mr Momo. Est-il aussi stupide qu’il apparaît ? Ou alors, est-il un taupe de l’opposition. Force est de se souvenir des propos belliqueux de Mr Momo (envers le président Biya) dans le passé.

Il faut souvent appeler le chat par son nom. Et pour citer notre estime confrère Longue-Longue, il ne faut pas avoir peur de copier le bon exemple.

Les Bamilékés sont un bon exemple pour tout pays qui aimerait se développer. Ces derniers ont développé toutes les grandes métropoles au Sud de l’Adamaoua. Le Cameroun serait doté de très bonnes infrastructures si le gouvernent privatisait les routes et les vendaient aux hommes d’affaires Bamilékés. Oui, n’ayons pas honte de reconnaître les forces des uns et des autres.

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Le Pr Maurice Kamto est embastillé aujourd’hui parce qu’il est d’origine Bamiléké. Oui, je le dis et j’assume. Les RDPCistes et sangsues du pouvoir ont peur. Peur d’un peuple entreprenant, peur d’un peuple solidaire, peur d’un peuple qui met le bien de la communauté devant celui de l’individu.

Certains stéréotypes sont vrais. De toutes les communautés d’origines du Cameroun, seuls les ressortissants de l’ouest et du Nord savent gérer l’argent. Certaines communautés ne savent que dépenser. Nous sommes tous Camerounais. On se connaît.

Le Cameroun est à la dérive, et ceci depuis plus 36 ans. Il est temps de changer de capitaine. Mr Paul Biya a démontré son incompétence. Comme dit l’homme de la rue, « il a essayé à son niveau ». Il est temps pour lui d’effectuer un glissement de date, démissionner et organiser des présidentielles anticipées. Ceci lui permettrait d’assister à un transfert de pouvoir pacifique et de prendre sa retraite en toute dignité.

Le Cameroun est à la dérive. Si Biya et ses acolytes s’accrochent au pouvoir, eh bien le Cameroun s’avance rapidement vers une balkanisation. Balkanisation qui verra surement la naissance d’un pays Bamiléké indépendant, d’une puissance économique en Afrique Centrale.

Libérez Maurice Kamto. N’ayons pas peur de copier son exemple.

Bernard Momasso

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