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Djouka Elisabeth, membre de l’ALK-UPC: une combattante oubliée – Icicemac

Djouka Elisabeth, membre de l’ALK-UPC: une combattante oubliée

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Djouka Elisabeth fait partie de ceux qui étaient dans le maquis. Plusieurs personnes la croient décédée et pourtant elle est encore en vie. Triste est de constater qu’elle n’a même jamais été approchée par des historiens ou par les médias pour raconter son histoire. Cette dame qui a sacrifié une bonne partie de sa vie pour le Cameroun vit aujourd’hui dans l’abandon et l’indifférence générale. Les femmes ont aussi joué un rôle déterminant dans la libération du Cameroun.

Soutenons maman Djouka Elisabeth, une combattante oubliée.

Les nationalistes Camerounais ont mené une guerre de libération contre les troupes coloniales françaises et leurs valets locaux. Ce fut une guerre sanglante qui a fait des dizaines de milliers de morts. Cette guerre est totalement effacée des histoires officielles.

Djouka Elisabeth fait partie de ceux qui étaient dans le maquis. Plusieurs personnes la croient décédée et pourtant elle est encore en vie. Triste est de constater qu’elle n’a même jamais été approchée par des historiens ou par les médias pour raconter son histoire. Cette dame qui a sacrifié une bonne partie de sa vie pour le Cameroun vit aujourd’hui dans l’abandon et l’indifférence générale. Les femmes ont aussi joué un rôle déterminant dans la libération du Cameroun.

Le livre “Kamerun” nous enseigne que certaines femmes sont devenues maquisardes, initiées à l’action dans les camps de formation de la guérilla, à l’instar de Pauline Rebeug, alias « Noumbissi », entrée au SDNK avant sa quinzième année, où elle achemine le courrier « caché dans les plis de [sa] jupe ». D’autres activités féminines sont plus inattendues, si bien que les autorités peinent à trouver les mots pour les décrire. Après les « garces de l’Udefec » stigmatisées par Lamberton, voici désormais les« meutes » de femmes bamiléké. « On assiste à une nouvelle tactique de la part de la subversion: l’utilisation de meutes féminines s’opposant par le nombre aux forces de l’ordre», peut-on lire dans un bulletin de renseignements .

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Les officiers français signalent un « inquiétant rassemblement » de femmes le 23 octobre 1959. Quelques jours plus tard, ils doivent en affronter cinq cents autres le long d’une route à Mbouda. Puis huit cents le lendemain sur le terrain d’aviation de Bafoussam : submergé, le chef de la brigade de gendarmerie tire sur les femmes et en tue trois pour dégager jeep.L’histoire de Djouka Elisabeth est très triste. C’est l’histoire d’une dame qui a été abîmée par le maquis; elle en porte encore les séquelles aujourd’hui.

Plus de 60 ans après le maquis, maman Djouka Elisabeth a toujours peur d’être arrêtée. Elle pleure encore lorsqu’elle raconte les atrocités qu’elle a vécues.Djouka Elisabeth est originaire de Bamendjou. Elle a été entraînée dans le maquis vers Batié alors qu’elle était encore mineure. C’était une jeune mariée qui n’avait même pas fait 1 mois de mariage. Dans le maquis, elle entendait régulièrement la voix de sa maman; ce qui la plongeait dans une tristesse indicible. Sa famille sera sans nouvelles d’elle pendant plusieurs années; on la croyait même décédée.Dans le maquis, elle reçoit le surnom de “la douce”, car elle est d’une rare douceur; elle a la fibre maternelle.

C’est notamment elle qui fait à manger pour les nationalistes. Dans la lutte, elle a subi des atrocités : la torture, le viol etc. Elle a perdu plusieurs camarades dans le maquis.Lorsqu’elle sort du maquis en 1969 pour retourner chez les siens, la voyant arriver, ceux-ci s’étaient mis à pleurer de joie car ils la croyaient décédée. Mais terrorisée par les autorités locales qui continuaient à traquer les maquisards, sa propre famille ira la dénoncer auprès des autorités. C’est ainsi que la douce Djouka Elisabeth fut arrêtée et enfermée dans la prison de Bafoussam.

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Elle va connaître le triste sort réservé aux maquisards par l’administration néocoloniale. Très robuste et déterminée à vivre, elle va s’en sortir et sera finalement libérée. Djouka Elisabeth avait surtout un rêve : celui d’enfanter. Elle tenait absolument à enfanter mais n’y arrivait pas. Elle va dépenser par la suite tout l’argent qu’elle gagnait pour espérer avoir la grâce d’être maman. A chaque fois qu’elle apprenait qu’il y avait un guérisseur qui pouvait lui donner la fertilité, elle dépensait tout ce qu’elle avait dans cette optique. Ce fut ainsi jusqu’au jour où on découvrit qu’elle n’avait pas de règles comme toutes les femmes. En réalité, dans le maquis, elle avait subi des atrocités sexuelles d’une violence extrême qui ont bousillé son appareil génital.

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Elle ne pouvait plus enfanter. Ce fut un choc terrible pour elle; elle en parle encore aujourd’hui avec une tristesse indicible.Aujourd’hui encore, elle n’a jamais réussi à tout raconter ce qu’elle a vécu mais est prête à en parler pour l’histoire. Bien que malade, Maman Djouka Elizabeth est encore lucide, elle est prête à raconter son histoire.Maman Djouka Elisabeth a beaucoup souffert durant toute sa vie. Elle est déjà au soir de sa vie mais cette souffrance ne la quitte pas. Elle peine à joindre les deux bouts puisqu’elle n’a jamais enfanté. Elle est aidée et soutenue par ses nièces. Je propose qu’on s’organise pour récolter un peu d’argent afin de lui permettre d’avoir une fin de vie décente. N’attendons pas que l’Etat fasse quelque chose pour elle; ils ne feront rien. Faisons notre part devant l’Histoire.

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Source Facebook: Arol KETCH – 23.11.2021 Rat des archives

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