Le propre des structures capitalistes, à l’image des États néo-coloniaux, c’est à la fois de fabriquer les germes de leur destruction, et surtout de redoubler de violence, chaque fois que le système est au bord de l’implosion; sur le point de perdre la face.
Tenez-le donc pour dit:
●L’injustice que vient de subir Maurice Kamto sera aussi infligée à quiconque se tiendra à la même place, ou sera en situation de mettre en mal la bourgeoisie comprador qui tient captif le Cameroun.
Personne ne peut évincer – par les Urnes et dans la paix – une dictature qui a résolu de modéliser la violence et la sauvagerie dans sa praxis de gouvernance… À moins que le peuple, dans sa large majorité, trouve un intérêt a instruire une dynamique révolutionnaire pour mettre un terme à son asservissement.
Au Cameroun, alors même que toutes les conditions structurelles semblent réunies pour l’avènement d’un grand mouvement révolutionnaire, cette perspective bute devant une vermine qui retarde considérablement l’écheance: c’est le tribalisme.
Car, il faut qu’on se le dise, si à cette heure, comme par magie, les apparatchiks du régime dictatorial de Yaoundé et certains acteurs et militants d’organisations qui se réclament de l’opposition (faisant pourtant profession de travailler à mettre un terme au pouvoir
au pouvoir éternitaire de Paul Biya) toastent à l’unisson, pavoisent et trinquent allègrement à l’éviction (par un déni de justice inédit) de Maurice Kamto, c’est bien entendu pour une cause qui échappe à toute rationalité.
Ce non sens politique ne peut faire sens que si on l’entend comme un acte insensé, fortement adossé à quelque chose qui a beaucoup à voir avec la psychologie de l’enfance, voire de certaines formes de démence.
Car, à moins de convoquer l’irrationnel, l’on ne peut ni expliquer, ni comprendre que des personnes prétendument déterminées à faire tomber une dictature se réjouissent de la mise à l’écart (par la dictature) de celui qui est le mieux à même de porter le coup fatal à la dictature. Celui dont le destin a, par la force des choses, croisé les intérêts de la révolution.
Ce que je nomme par comportement irrationnel et 《vermine qui retarde l’échéance révolutionnaire》, c’est rien de moins que le tribalisme systematisé contre tout Bamiléké en capacité de nuire aux intérêts du pouvoir néo
du pouvoir néo-colonial qui règne sur le pays, depuis un demi-siècle:
■《Le Cameroun avance vers son indépendance avec un caillou dans sa chaussure ; le peuple Bamiléké [révolutionnaire] 》 .Lamberton.
Explication de texte: Il faut se méfier et tenir en respect tout Bamiléké [libre et révolutionnaire]. Le Bamiléké révolutionnaire est dangereux pour un régime néo-colonial au Cameroun.
■ 《Un Bamiléké à Etoudi ? Jamais !》 Joseph Owona.
Traduction : Un Bamiléké ne sera jamais président au Cameroun.
Qui n’a pas lu – au moins une fois – , cette ritournelle honteuse (Kamto ne sera jamais président au Cameroun) prononcée à la manière d’un mantra, vulgarisé par la plèbe et les élites du pouvoir, mais aussi, par la plèbe et les élites d’une certaine opposition, depuis que Maurice Kamto et son leadership politique donnent des insomnies au régime totalitaire de Yaoundé, et nourrissent les espoirs d’une alternance politique crédible au Cameroun ?
À vrai dire, par 《Kamto ne sera jamais président au Cameroun》, il faut entendre la voix prophétique de Joseph Owona et d’Amadou Ali, parlant en cette plèbe emvoûtée, et scandant “un Bamiléké ne sera jamais président au Cameroun”.
Charles Peguy suggérait de ne jamais refuser de voir ce que l’on voit. Or j’ai tout vu. J’ai lu. J’ai tout entendu et, maintenant, j’ai compris. J’ai tout compris, après avoir tout analysé. Tout.
Le seul tort de Maurice Kamto, c’est d’être devenu un Bamiléké de rupture. Donc, Un Bamiléké révolutionnaire. Un vrai Bamiléké!
Dès lors, en ce qui me concerne: après avoir mené, par le RESACAM (Réseau des Amis du Cameroun) tant d’initiatives pour le vivre ensemble, être monté au créneau pour dénoncer en son temps, la mise en cause et la criminalisation des Bulu en tant que communauté d’origine du dictateur Biya, promu la langue Douala et la culture Sawa au cours des #Ateliers_du_vivre_ensemble, mené de multiples campagnes de sensibilisation en faveur de la jeunesse du Nord, et mobilisé près de 7.000 (sept mille) jeunes à l’Ouest, contre le tribalisme, la violence et pour le vivre ensemble; organisé (avec mes camarades du réseau des amis du Cameroun) le symposium national sur l’ensauvagement de l’espace public, j’ai décidé d’embrasser une nouvelle cause, pour lutter contre un mal qui a la forme d’une plaie béante, et dont le Cameroun pâtira assurément, si rien n’est fait: la haine [construite] et injustifiée du Bamiléké.
Je veux très exactement dire, qu’en plus de ce que j’ai toujours fait, je me battrai désormais de toutes mes forces pour deux autres causes majeures :
1- Dénoncer la dictature de Paul Biya, jusqu’à qu’ à son éviction.
2- Déconstruire la haine du Bamiléké révolutionnaire, et consolider au sein de ma communauté, l’héritage de fierté et de dignité de mes ancêtres révolutionnaires.
Je le ferai en tant que camerounais. Et, en tant que Bamiléké.
Source: WhatsApp de Luc Perry Wandji