Le 13 Septembre 1958, Ruben Um Nyobe et ses compagnons (dont Pierre Yem Mback) furent abattus par les troupes françaises dans le maquis de Libel-li-Ngoy dans le Nyong et Kelle. La dépouille de Um (et celle de Pierre Yem Mback) fut traînée jusqu’à Eseka, chef-lieu du département. Immergé dans du béton, Mpodol (le nom donné a Um au long de la lutte pour l’indépendance) fut enseveli dans une fosse, apres avoir subi maints outrages.
Cette année, la commission d’historiens camerounais et français, a la mise en place de laquelle un certain nombre d’entre nous, Camerounais et Français, ont contribué, a remis son rapport. Et le gouvernement français, par la voix d’Emmanuel Macron, a enfin reconnu ses responsabilités dans l’assassinat du leader nationaliste camerounais.
Il reste maintenant à réparer ce qui peut encore l’être. Le processus de réparation devrait commencer par l’ensevelissement en bonne et due forme des restes de Um dans son village natal. Et l’institutionalisation du 13 septembre en Journée de tous et toutes les Martyr.e.s de l’indépendance de notre pays.
Il appartient aux gouvernements camerounais et francais – responsables et bénéficiaires de sa mort – de garantir l’exercice sans encombre du droit inaliénable de Ruben Um Nyobe a des funérailles en fidélité aux traditions et coutumes de son pays.
Telle est, du reste, la lutte actuellement menée par son fils, Daniel Ruben Um Nyobe et sa famille. A cette lutte, comme à celles qui auront mené jusqu’à cette etape, nous nous associons sans réserve.