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L’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025 se vit dans les partis politiques de l’opposition qui ambitionnent de présenter un candidat par l’élaboration des programmes politiques et la préparation des candidats qui devront les défendre et les incarner. Du côté du RDPC, parti au pouvoir, tout se passe comme si cette formation politique travaillait à faire de ce scrutin un non évènement, à le fuir…
La première démarche du RDPC a consisté en la multiplication des obstacles à l’inscription sur les listes électorales et à l’inféodation de tous les organes administratifs et juridictionnels qui y sont associés. Le 16 juillet 2025, alors qu’il présidait la fameuse conférence semestrielle des gouverneurs des dix régions du Cameroun, le sulfureux et très agité ministre de l’Administration Territoriale, annonçait, sentencieux et péremptoire, qu’un leader d’un certain parti politique ne pourrait point participer à l’élection présidentielle à venir, comme s’il avait vocation à prononcer une décision dont seul est habilité le Conseil Electoral ou le Conseil Constitutionnel. Paul ATANGA NJI faisait ainsi allusion, sans avoir le courage de le dire, au Professeur Maurice Kamto, Président du MRC et leader de l’opposition camerounaise.
La deuxième démarche consiste en l’élimination de la compétition électorale du candidat Maurice KAMTO encore appelé Pape du Droit.
Pour y parvenir, le régime BIYA a échafaudé une stratégie à triple détente :
1- FAIRE DE LA NON-PARTICIPATION DU MRC AUX ÉLECTIONS MUNICIPALES ET LÉGISLATIVES DE 2018 LA RAISON DE L’INVALIDATION DE LA CANDIDATURE DE SON LEADER
La non-participation du MRC aux élections législatives et municipales de 2018 fut une décision d’une rare intelligence politique que seuls les initiés de la politique camerounaise comprennent aisément. Le régime BIYA a d’ailleurs beaucoup souffert de l’absence du plus grand parti de l’opposition ; toutes choses qui lui auraient permis de valider sa démocratie de façade, d’autant plus que de facto, sur le terrain politique, le MRC, bien qu’absent de « l’ordre institutionnel », est la principale force de contestation du pays. Parallèlement, le rayonnement politique et la popularité de son leader, le Professeur Maurice KAMTO connaissent un niveau presque jamais égalé dans l’opinion.
Par conséquent, le régime RDPC a mis sur pied une stratégie essentiellement basée sur l’élimination du Pape du Droit de l’élection présidentielle, afin de n’avoir comme adversaires que des candidats de paille ou de pacotille, sans ressources, qu’il battra aisément.
Il s’y sent d’autant plus fondé que le Président du MRC lui-même a intelligemment concédé, dans un propos resté proverbial, qu’il sait que sa non-participation aux élections suscitées pourrait coûter au MRC, son absence à l’élection présidentielle. En réalité, une telle situation n’était plausible que dans l’hypothèse de l’anticipation de cette élection, du fait de l’incapacité ou du décès du Président de la République, dans la mesure où les élections législatives et municipales étaient prévues en mars dernier, ce qui aurait permis cette fois-là au MRC d’avoir en son sein des élus, au sens de l’article 121(2) du code électoral.
Ajustant sa stratégie et affûtant ses armes d’exclusion, la dictature camerounaise a vendu à l’opinion publique l’idée d’une prorogation du mandat des députés et conseillers municipaux. Des militants du MRC, soupçonnés d’avoir pris langue avec le pouvoir, sont mis à contribution pour expliquer l’impossible candidature de leur Président. Maître Michèle NDOCKI, ex-fiancée du peuple, du temps où elle était encore lucide, dira d’ailleurs à ce sujet que “le MRC n’est pas concerné par l’élection présidentielle de 2025; l’échéance qui pourrait l’intéresser est celle de 2032”. C’est dans cet ordre d’idées, sans qu’on ne justifie des circonstances exceptionnelles qui pourraient l’expliquer que les mandats des députés et conseillers municipaux ont été finalement prorogés par le pouvoir et les élections législatives et municipales conséquemment reportées après la présidentielle. Le MRC se retrouve donc sans élus et donc inapte à présenter un candidat à l’élection présidentielle.
2- FAIRE DE LA PARTICIPATION D’UN PARTI À DES ELECTIONS MUNICIPALES, SÉNATORIALES OU LÉGISLATIVES, LA CONDITION SINE QUA NON DE SON APTITUDE A PRÉSENTER UN CANDIDAT À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
En réaction à la prorogation des mandats des élus qui, de facto, privait le MRC de la possibilité d’avoir en son sein des élus avant l’élection présidentielle, le MRC opposa une réponse politique et juridique pertinente : le FCC de l’Honorable Nintcheu Jean Michel , député à l’Assemblée Nationale, qui fait partie d’un regroupement de partis politiques et d’associations au nom de l’APC, qui soutiennent la candidature du leader du MRC à l’élection présidentielle, pourrait honorablement investir ce dernier comme candidat. Mieux, de nombreux élus, conseillers municipaux ou maires, ont depuis lors rejoint le MRC, lui permettant ainsi de satisfaire à l’exigence posée par l’article 121 (2) du Code Electoral camerounais : « le candidat investi par un parti politique non représenté à l’Assemblée Nationale, au Sénat, dans un Conseil régional ou dans un Conseil Municipal doit remplir les conditions applicables aux candidats indépendants ».
La contre-attaque du régime BIYA pour lequel l’enjeu électoral se limitait à la mise hors course du MRC et son leader très redouté, le Professeur Maurice KAMTO ne se fit pas attendre : il sortit des universités une armée de braconniers du droit, chargés de tropicaliser, de camerouniser, d’indigéniser la notion de la nullité du mandat impératif. Pour cela, des plateaux spéciaux de télévision leur ont été gracieusement offerts…
Malgré tout, intellectuellement dominés par des juristes qui se réclamaient d’une certaine orthodoxie intellectuelle dans l’interprétation de la loi électorale camerounaise, laquelle autorisait bel et bien le MRC à présenter un candidat à l’élection présidentielle, les agents du pouvoir indiquèrent clairement qu’ils n’étaient plus disposés à s’encombrer des circonvolutions intellectuelles et que toute candidature présentée par le MRC serait automatiquement rejetée. Un responsable de l’organisme en charge des élections, ELECAM, ne s’est d’ailleurs pas privé, toute honte bue, de le dire lors d’une émission télévisée. Parallèlement, de manière répétée, le pouvoir politique, par le canal de ses services spéciaux, injectait dans l’opinion l’idée d’une impossible candidature du Professeur Maurice KAMTO, présentée par le MRC et invitait cyniquement l’enseignant émérite, à se trouver un parti « YANGO » qui pourra l’investir.
3- FAIRE DE L’INVITATION À SE FAIRE INVESTIR PAR UN PARTI « REPRESENTE » LE PIEGE ULTIME POUR S’ASSURER DE LA DISQUALIFICATION DE MAURICE KAMTO
On ne parle pas latin aux latinistes ni aux clercs. Le pouvoir qui disait « conseiller » la Pape du Droit de se trouver un parti politique qui pourrait soutenir sa candidature à l’élection présidentielle parmi les partis éligibles, ne s’est pas interdit de produire une liste des partis politiques dits « représentés », aptes à investir un candidat à l’élection présidentielle.
En même temps, ces partis furent illico presto mis sur surveillance par des services d’État, désormais à la solde du RDPC. Certains de ses leaders plus impliqués dans la manœuvre, proposèrent spontanément au leader de l’opposition de le soutenir. Cette proposition était instamment portée à la connaissance de l’opinion et donc du pouvoir par divers canaux afin de faire monter les enchères.
Dès lors, investir le Professeur Maurice KAMTO était devenu pour divers responsables de partis politiques l’affaire du siècle, en ce sens qu’une fois la proposition faite à ce dernier de le soutenir, ces politiciens à gages se retournaient vers le pouvoir pour leur faire croire qu’ils ont reçu une offre mirobolante du leader de l’opposition, mais qu’ils seraient prêts à y renoncer si le RDPC « parle bien et mieux ».
De nombreux deals ont ainsi été noués sur le dos du MRC ; certains n’ont pas prospéré, d’autres ont probablement été rentables pour leurs auteurs.
LA PREPARATION SECRÈTE DE LA CANDIDATURE DE MAURICE KAMTO : AU CŒUR D’UNE VRAIE INTELLIGENCE STRATETIQUE
L’enjeu pour les forces du changement ici était double : se mettre à l’abri de l’entreprise corruptive de démolition du RDPC, mais surtout penser et élaborer loin du vacarme creux d’une politique spectatorielle, une démarche, des convergences politiques pertinentes.
1- LA PREMIERE DEMARCHE DE MAURICE KAMTO FUT UNE DEMARCHE JURIDIQUE
Il était précieux pour le leader du MRC de ne pas laisser la compréhension de la notion de l’interdiction du mandat impératif entre des mains inexpertes ou malignes. Très clairement, le débat intellectuel sur cette question a été remporté par ceux qui pensaient comme le Pape du Droit que la nullité du mandat impératif permettrait au MRC de présenter un candidat à l’élection présidentielle. Malgré tout, le pouvoir qui a la mainmise sur l’organe en charge des élections et le Conseil Constitutionnel affichait sa détermination à ne pas laisser passer la candidature majeure de l’opposition. Malheureusement, la loi et la justice ne suffisent pas à neutraliser un voleur surpris en plein cambriolage par le propriétaire des lieux qui tient ce dernier en respect avec une arme à feu. Face à l’entêtement du pouvoir, il fallait changer de stratégie.
Alors qu’il explorait d’autres voies qu’il avait mises en veille et sur lesquelles travaillait sans relâche depuis plusieurs mois l’intrépide Honorable Jean Michel NINTCHEU, le Professeur Maurice KAMTO a laissé le RDPC et ses juristes à gages s’embourber dans les abîmes de la trahison scientifique.
2- LA DEUXIEME DEMARCHE DE MAURICE KAMTO FUT UNE DEMARCHE POLITIQUE
Dans le cadre de cette entreprise, le Président du MRC a eu dans son entourage un des hommes politiques les plus expérimentés de l’opposition camerounaise, Jean Michel NINTCHEU dont l’entregent et le carnet d’adresses se sont assurément révélés précieux. L’ APC dont il est le président a échafaudé de nombreux scénarii permettant, coûte que vaille, à son candidat, Maurice KAMTO d’être présent à l’élection présidentielle.
Dans cette démarche, l’enracinement de cette candidature dans la mémoire historique de l’ UPC dont le MANIDEM est un des plus authentiques garants, est une aubaine. Cette voie sera donc privilégiée à celle des 300 signatures et aux offres de parrainages d’autres partis moins pertinentes, au-delà de l’aspect purement juridique.
A l’exercice, cette démarche s’est révélée comme un coup de génie difficile à égaler. Anicet Ekane, le Président du MANIDEM, qui est un parfait connaisseur de la politique camerounaise, tel le marin qui connaît le bruit de la mer, va sentir le coup et en donner, sans contrepartie, une formulation politique encore plus riche, plus dense et plus intense.
C’est ainsi que dans le secret le plus absolu, Maurice KAMTO et Jean Michel NINTCHEU ont fait la démonstration d’une rare intelligence stratégique dans un univers où ont pignon sur rue, des bruits, des postures, des outrances les plus abjectes…
Puisse cette graine patriotique semée par Anicet EKANE, germer dans les cœurs de tous les patriotes authentiques en vue de la libération du peuple camerounais.

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