Dans une époque troublée où la politique camerounaise se mue trop souvent en théâtre de duplicité, il est des hommes qui, sans tapage, élèvent la voix de la dignité au dessus des clameurs du reniement.
Jean Bénoit Bénéfice Mevoa, militant historique du MANIDEM, ancien Secrétaire Général sous la direction de Dieudonné Yebga, fait indéniablement partie de ces rares consciences debout, dont l’engagement politique ne s’est jamais laissé racheter par les artifices du pouvoir tyrannique Biya ou les sirènes de la trahison.
En 2018, alors que le parti traversait une zone de turbulences internes suite aux actes frauduleux posés par Dieudonné Yebga, notamment la falsification du RIB du parti au MINAT, au profit d’un compte bancaire parallèle ouvert à la Banque Atlantique, où il a détourné les fonds destinés au fonctionnement du MANIDEM pendant plusieurs mois , Jean Benoît Mevoa a pris une position sans équivoque. Il a voté avec fermeté et lucidité comme la majorité des membres du parti lors d’un congrès extraordinaire, l’exclusion de Yebga du parti. Non par vendetta personnelle, mais au nom de la probité militante et de l’éthique politique, sans lesquelles aucun projet de transformation sociale ne saurait tenir debout.
Plus récemment encore, lorsque des agents indélicats du MINAT ont été complices d’une falsification grossière, visant à remettre en selle un “bureau” déchu, en modifiant frauduleusement le site officiel du ministère, le nom de Jean Benoît Mevoa y a été apposé, dans une tentative de manipulation honteuse. Loin de se prêter à cette mascarade, M. Mevoa a immédiatement dénoncé la supercherie, rappelant que leur bureau avait été légitimement déchu lors d’un congrès extraordinaire en remplacement du nouveau bureau élu, dirigé par le président Anicet Ekane, et qu’il ne se reconnaissait plus comme SG. Sa demande fut claire : que son nom soit retiré de cette forfaiture politique, ourdie pour exclure la candidature du Pr. Maurice Kamto dont la candidature à l’élection présidentielle est portée par le MANIDEM.
Avec courage, il a révélé que Dieudonné Yebga, sous influence directe des mains sombres du régime, avait tenté de le corrompre afin qu’il cautionne cette opération frauduleuse. Jean Benoît Mevoa a dit non. Il a refusé. Il a préféré l’honneur à l’argent, la vérité au confort, la patrie à l’infamie.
Dans ce contexte d’instrumentalisation flagrante d’Elecam et de dévoiement des institutions censées garantir l’expression populaire, la voix de Jean Benoît Mevoa résonne comme un appel à la raison et à la justice. Il en appelle au Conseil Constitutionnel : que le recours du Pr. Maurice Kamto soit validé, non par faveur, mais par respect des principes démocratiques élémentaires, car sa candidature ne souffre d’aucune irrégularité.
On ne signe pas un chèque pour un acte qui porte la marque de l’éthique. Mais il est des gestes qui méritent récompense morale, reconnaissance citoyenne, gratitude républicaine.
Aux militants politiques du Cameroun, que l’exemple de Jean Benoît Mevoa soit une boussole. Son intégrité, son courage, son sens de la vérité doivent inspirer chaque acteur de la vie publique. Il nous rappelle que la politique peut et doit être un lieu d’honneur, de justice et de fidélité aux idéaux du peuple.
Le Cameroun a besoin d’hommes de sa trempe. Soyons nombreux à suivre ce chemin.
Source: Armel Stephane