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Paul Biya était prévu visiter Bertoua, Douala, Maroua, Monatélé et même Akono pour sa campagne………..Depuis lors plus rien………..Il a abandonné les choses à Jean Kueté, Fame Ndongo  et aux mascottes…………

Bruno François Bidjang et ses infos  publiés  le 17 septembre sous le titre   PAUL BIYA LANCE LUI-MÊME LA PRÉSIDENTIELLE 2025 : LE PALAIS DE L’UNITÉ EN ÉBULLITION déclarait que

«Paul Biya, candidat du RDPC à l’élection présidentielle d’octobre 2025, a annoncé à ses proches collaborateurs qu’il conduira personnellement plusieurs étapes majeures de sa campagne. Bertoua, Douala, Maroua, Monatélé et même Akono figurent dans un parcours inédit où le Président entend répondre directement aux sollicitations exprimées lors des récentes concertations stratégiques qu’il a lui-même ouvertes au Palais de l’Unité. (…) La Présidentielle 2025 est ainsi officiellement lancée dans le camp présidentiel. Le candidat Paul Biya a fixé le cap. Ses collaborateurs, déjà mobilisés, s’activent à préparer le terrain, conscients que désormais, chaque étape sera scrutée et que la dynamique impulsée par le Chef de l’État doit se transformer en un mouvement national de mobilisation.»

A notre confrère Bruno François Bidjang, à quelques jours de la fin de campagne, aucune présence de Paul Biya sur le terrain ………. Les sources sources concordantes du journaliste Bruno François Bidjang et ses sources concordantes au palais se sont-elles trompées ou bien ont voulues manipulées l’opinion publique !!! Quelque soit le cas, nous voulons rappeler à ce journaliste que le dernier séjour du président  Biya en dehors de la capitale, Yaoundé,  remonte au 29 novembre 2018 à Maroua pendant la campagne présidentielle : pour cette élection qu’il aurait « gagné», sa « campagne » a duré environ 13 minutes. Et il faut le noter, cette journée-campagne de 13 minutes marquait une virgule dans une absence de plus de quatre années sur le terrain, la dernière remontant au 18 février 2014 à Buea pour la célébration du cinquantenaire de la réunification. En 48 ans de règne, Paul Biya a effectué moins d’une soixantaine de déplacements dans le pays profond. A titre illustratif, le Président Obama pour la seule année 2016 a effectué 62 déplacements à l’intérieur des États-Unis etc….

 

Pour la gouverne  de ceux qui veulent en savoir davantage sur Paul Biya  et ses  « Vacances » camerounaises depuis 1982, lire l’article ci- dessous publié le 3 juin 2020. Vous pouvez cliquer sur ce lien pour  les graphiques.BiyaVacancescamerounaisesdepuis1982

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Le 16 février 1995, Stephen Smith publiait dans le quotidien Libération un article que les éternels thuriféraires du pouvoir de Yaoundé avaient trouvé insultant : « Un vacancier au pouvoir à Yaoundé ». Le journaliste français effectuait alors une comptabilité honteuse qui illustrait que l’homme supposé diriger le Cameroun passait plus de temps à l’étranger que dans son pays. Avant que la vieillesse et l’impertinence des activistes camerounais de la BAS ne lui interdisent littéralement de revenir en Suisse, on ne peut pas dire que les habitudes de ce « vieux nègre » avaient changé. Mais lorsqu’il ne se prélasse pas dans le luxe insolent des hôtels européens, cela-veut-il dire que M. Biya est vraiment au Cameroun ? Naviguer entre Yaoundé et Mvomeka’a son village natal, est-il vivre au Cameroun ? A l’inéluctable fin du règne de Paul Biya, au-delà des dithyrambes des médias d’États ou affiliés, ainsi que de ses multiples « créatures » (pour reprendre Fame Ndongo), il est sans doute utile de déterminer quelle est la fréquence des voyages présidentiels à l’intérieur du pays.

La plupart des leaders se distinguent par leur capacité à rallier les foules et aller vers les populations lorsque cela est nécessaire, et surtout lors de grandes crises. On a ainsi vu M. Macron aller affronter les Gilets Jaunes ou les Conseils municipaux lorsqu’il voulait faire passer ses mesures ultralibérales. M. Trump vient de se rendre dans l’Arizona pour visiter une usine de fabrication de masques de protection indispensables pour la lutte contre la Covid-19. Mais au Cameroun, qu’il s’agisse des militants du RDPC ou du citoyen ordinaire, très peu diraient avec exactitude où Paul Biya a effectué son premier déplacement à l’intérieur du pays et, encore moins, à quand remonte sa dernière visite du Cameroun profond. Mystère dans un pays dirigé par un fantôme. Après quatre décennies à la tête de ce qui reste encore de son pays, personne ne semble plus se souvenir de rien. Ou, mieux, ce qui est certain, c’est une insolente rareté de ce qui aurait pu être pour le tenant de ce régime présidentialiste les occasions de toucher du doigt les réalités du pays profond, est enfouit dans le subconscient.

De ses 13 724 jours de pouvoir (à la date du 3 juin 2020), si on exclut les déplacements dans Yaoundé pour accueillir les hôtes de marque, assister à la finale de la coupe du Cameroun, présider le défilé du 20 mai, prêter serment au parlement, présider les cérémonies militaires à l’EMIA ou au quartier général militaire, M. Biya n’a presque été nulle part, sauf souvent lorsque son pouvoir a été ébranlé. Voici quelques chiffres : du 6 Novembre 1982 au 3 juin 2020, Paul Biya a fait l’effort de visiter tous les chefs-lieux des dix régions du Cameroun. Des 58 départements que comptent le pays, il aura foulé le sol de 13. Prenant en considération les redécoupages subséquents, sur les 360 arrondissements que compte le pays, il en a visité exactement 17.

Bien qu’il ne soit pas facile d’établir avec certitude l’objet de toutes ses visites, nous basant sur la raison officiellement avancée, il a été déterminé que sur les 56 visites à l’intérieur du pays, 7 étaient des visites de prise de contact avec les populations après qu’Ahidjo, son prédécesseur lui ait cédé le pouvoir. 16 étaient liées à la campagne électorale présidentielle. Pour venir à bout des villes mortes, M. Biya a fait le tour des 10 provinces d’alors, essentiellement pour prouver à une opposition alimentaire et éclatée qu’il tenait encore le pays. Bien que certaines inaugurations aient eu lieu pendant des tournées ayant trait à autre choses, il faut noter que M. Biya s’est déplacé à 3 reprises pour procéder au lancement ou à l’inauguration d’importantes infrastructures. A 3 reprises également il a honoré de sa présence des commémorations diverses (cinquantenaires des indépendances) hors de Yaoundé. Sous son administration, trois évènements socio-économiques majeurs (comices agro-pastoraux) ont eu lieu et il s’est rendu à ces fêtes du monde rural à Bamenda, Maroua et Ebolowa. Trois visites ont été faites pour apporter du réconfort aux populations affectées par différentes calamités ou crises (Yaoundé, Garoua, Guirvidig). Paul Biya s’est rendu une seule fois seulement sur le site d’une catastrophe (Tragédie du Collège Monthé à Yaoundé). Et, il y en a eu (Lac Nyos, Lac Monoun, Mbanga Pongo, Sam Efoulan, Eseka, Limbé, Ngouaché…).

Pour ce qui est de la fréquence dans le temps, il faut noter que si en 1983, afin de se faire connaitre des camerounais, Paul Biya visite 6 des 7 chefs-lieux de provinces, c’est en 1991 avec 10 visites qu’il aura effectué le plus grand nombre de déplacements à l’intérieur. Et dans ce cas, l’enjeu était de taille : villes mortes qu’il était impératif de « casser ». En 1997, pour solliciter un nouveau bail à la tête du Cameroun, le président a battu campagne dans 7 localités du pays. Depuis lors, en dehors des contraintes de campagnes électorales en 2003 et 2004, les voyages à l’intérieur vont se faire extrêmement rares. Il faudra après attendre l’approche de la campagne électorale de 2011 pour le revoir prendre l’avion à destination des chefs-lieux de région. Depuis lors, plus rien. En revanche pendant de nombreuses années (1994, 1998. 1999, 2000,2001, 2002,2005,2007,2008,2009,2015,2016,2017,2019), les populations de l’intérieur se sont contentées d’avoir pour seule image de leur président celles de la télévision nationale (son « tam-tam »), des portraits officiels datant de plus de 30 ans où il reste très jeune, ou sur les pagnes et autres gadgets du RDPC offerts gratuitement à des populations démunies et incapables de s’habiller elles-mêmes.

Cavaye Djibril ( Président Assemblée ); Niat Marcel(Président Sénat);Paul Biya ((Président du Cameroun)

Des 56 visites de l’intérieur, Paul Biya en a fait les 2/3 pendant la seconde moitié de l’année. A 18 reprises pendant le mois d’octobre, il est officiellement parti de Yaoundé pour la région. 5 des 7 élections organisées par Paul Biya ont eu lieu en Octobre. Les mercredis, jeudis et vendredis étant les jours préférés pour ces visites de l’intérieur. Il faut relever ici, les paralysies administratives diverses que ces déplacements entrainent du fait de la mise en route de ce que d’aucuns ont appelé les Brigades Interprovinciales d’Applaudissement (BIA) constituées de nombreux fonctionnaires centraux, régionaux et de la populace docilisée par des promesse diverses (sandwich, 2000 FCFA, T-shirt).

C’est à Douala que Paul Biya aura pour la dernière fois, passé la nuit en région lors de ses déplacements. Si au début de son règne, il lui arrivait de passer la nuit dans les localités, depuis 2014 cette prédisposition a changé. Il ne s’inflige plus cette corvée qui lui aurait donné sans doute l’occasion d’échanger intimement avec son « bétail électoral ». Le plus long séjour en province (3 jours) est celui de Bamenda en 2010 lors de la célébration du cinquantenaire de l’armée. Pendant ce séjour, il a officiellement rencontré John Fru Ndi son principal challenger d’alors. Il est a noté que tout au long de sa présidence, il a peu ou pratiquement pas utilisé les 12 résidences présidentielles que comptent le Cameroun. Celles-ci sont dans un état scandaleux de décrépitude, alors que des budgets conséquents sont versés annuellement pour leur entretien.

En 38 ans de règne, Paul Biya a effectué moins d’une soixantaine de déplacements dans le pays profond. A titre illustratif, le Président Obama pour la seule année 2016 a effectué 62 déplacements à l’intérieur des États-Unis. De sa prise de fonction en mai 2017 à la fin de l’année (8 mois), Emmanuel Macron a visité 47 localités de la France. Le dernier séjour de Paul Biya en dehors de la capitale remonte au 29 novembre 2018 à Maroua pendant la campagne présidentielle : pour cette élection qu’il aurait « gagné », sa « campagne » a duré environ 13 minutes. Et il faut le noter, cette journée-campagne de 13 minutes marquait une virgule dans une absence de plus de quatre années sur le terrain, la dernière remontant au 18 février 2014 à Buea pour la célébration du cinquantenaire de la réunification. Depuis lors, non seulement Boko Haram a infesté la partie septentrionale, mais le pays a sombré dans une sanglante guerre de sécession dans les régions du Nord-Ouest et celle du Sud-Ouest . M. Biya n’a jamais eu la décence de descendre consoler les populations meurtries ou, pire, mobiliser ses troupes au front comme l’a fait récemment Idriss Deby du Tchad par exemple.

La présidence de M. Biya ressemble donc, à bien y regarder, à une présidence fantomatique. C’est cette absence que décrie le 27 avril dernier un militant du MRC, Wilfried Claude Ekanga, lorsqu’il affirme, « Jamais de mémoire d’homme un pays n’avait eu un président aussi méprisant… La Rivière des Crevettes a hérité du pire dirigeant imaginable … Un homme prêt à tout pour continuer à jouir des avantages du pouvoir, mais prêt à rien pour porter sur ses épaules les contraintes de ce pouvoir. Il est invisible, absent, inerte, reclus, effacé, voire évadé… Qu’est-ce que la fainéantise, si ce n’est l’art de dormir et de paresser alors qu’il y a du travail à faire ? L’art de rester calfeutré dans son palace quand ceux qu’on est censé gouverner réclament des actes et une présence ? ». A cela Sam Mbaka de l’UDC de rajouter « le Président Biya n’est pas connu comme quelqu’un qui parcourt le Cameroun ».

On aurait espéré qu’en l’absence des nombreux longs séjours privés à l’étranger, longtemps décriés et finalement stoppés par l’action des activistes camerounais du CODE d’abord, et de la BAS ensuite, le président Biya se résoudrait enfin à découvrir son pays. Que non ! Il n’en a plus les capacités physiques, encore moins le moral. Ainsi en sera-t-il.

« Mais comment fait-il pour diriger depuis si longtemps un pays aussi complexe en s’y consacrant aussi peu ? » s’était interrogé Jacques Chirac. François Soudan (jeune Afrique) en donne la raison. Pour ce dernier, Paul Biya « connaît son pays avec la précision et le détachement d’un topographe et se tient informé en permanence de ce qui s’y passe ». A l’évidence le jacobin Paul Biya, qui est selon Michel Roger Emvana l’un de ses hagiographes « l’homme le plus informé du pays grâce aux multiples bulletins quotidiens à lui adressés par les services de renseignement et des voies informelles », en se dérobant à l’obligation de visites sur le terrain a donc administré le Cameroun à « distance et à l’économie ». Pas étonnant qu’il n’ait plus le courage de regarder ce pays devenu exsangue dans les yeux.

David Manga Essala & Ponmie Ruben Ernest

BiyaVacancescamerounaisesdepuis1982

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