L’organisation et le fonctionnement du marché politique camerounais sont déterminés par plusieurs variables critiques qui conditionnent l’interaction entre la demande et l’offre des prestations de services de gouvernement ainsi que son système de prix qui en assure l’ajustement. Sa variable centrale, transversale et structurante est le cycle politique (cycle électoral) qui fonde et exige l’ajustement périodique (mandats de 5 à 7 ans) de l’offre et la demande au moyen du vote en franc CFA.
Au niveau central, le marché politique camerounais a trois (3) segments : (i) le segment du Président de la République et son gouvernement ; (ii) le segment des 180 députés et l’assemblée nationale et (iii) le segment des 100 sénateurs et le sénat. Au niveau régional, l’on a le segment des 900 conseillers régionaux et les 10 conseils régionaux.
Au niveau local, l’on a les 10 626 conseillers municipaux et les 374 conseils municipaux. En cette année 2025, le marché politique camerounais est rythmé par le segment du Président de la République et son gouvernement. Il s’agira de la rencontre (transactions d’achat-vente), à une date précise (jour de l’élection) et dans des points de vente précis (bureaux de vote), entre d’une part, l’offre programmatique des prestations de services de gouvernement du Cameroun portée par les entreprises politiques (partis politiques) concurrentes, et d’autre part, la demande desdits services par les citoyens-électeurs pour la période de sept (7) ans soit de novembre 2025 à novembre 2032. La présente note d’analyse technique a pour objectif de fournir quelques éléments pratiques clés et utiles aux participants du marché politique permettant surtout à la demande solvable (citoyens-électeurs) d’acquérir le jour dit, la meilleure offre de prestations de services de gouvernement du Cameroun programmée pour les sept (7) prochaines années.
Dans cette perspective, celle-ci est structurée en cinq (5) points :
(i) le rappel des transactions de la présidentielle 2018 et des législatives 2020 ;
(ii) l’évaluation des performances de mise œuvre de l’offre de gouvernement du Cameroun acquise en 2018 ;
(iii) la demande actuelle et prévisible des prestations de gouvernement du Cameroun à l’horizon 2032 ;
(iv) l’offre programmatique de prestations de gouvernement du Cameroun et les pratiques de disfonctionnement structurel et nocif du marché politique ;
(v) les implications d’actions pertinentes pour l’acquisition de la meilleure offre de gouvernement par la demande solvable en octobre 2025. 1. Rappel des transactions politiques de la présidentielle 2018 et des législatives 2020 Les dernières transactions sur le segment du Président de la République et son gouvernement du marché politique camerounais datent du 07 octobre 2018. A cette date, la demande politique solvable constituée des électeurs qui se sont effectivement rendus aux 24 988 points de vente (bureaux de vote), a majoritairement (2 521 934 votes en FCFA soit 71,28%) acquis l’offre programmatique des prestations de gouvernement du Cameroun pour un mandat de sept (7) ans (2018-2025) proposée par le candidat Paul BIYA et son entreprise politique le RDPC.
Le tableau ci-après donne les détails des transactions réalisées sur le marché politique en 2018.
L’offre politique matérialisée par les programmes septennaux des prestations prévisionnelles de gouvernement, était portée par neuf (9) entreprises politiques concurrentes. Les résultats en termes de parts de marché obtenues par chaque entreprise sont ci-après donnés. Les acheteurs (électeurs) sur ce segment du marché politique sont généralement en face d’une difficulté majeure : l’aptitude à observer et à apprécier le contenu et la qualité du produit vendu par chaque entreprise politique. Ce produit comporte trois (3) variables principales : (i) le candidat au poste de Président de la République, (ii) l’équipe de gouvernement et (iii) le programme septennal de prestations de services de gouvernement à mettre en œuvre. En dehors du candidat à la Présidence de la République qui est connu ainsi que son équipe partiellement, le programme septennal n’est constitué que de promesses, de prévisions, des estimations, des extrapolations et des projections de prestations de services devant potentiellement et probablement se traduire par la mobilisation des ressources et la réalisation des dépenses publiques en vue de satisfaire les attentes et les besoins des électeurs. En sommes, les électeurs déboursent leurs votes en FCFA pour acheter un produit politique axé sur un futur possible et souhaitable sur le papier, incarné par un candidat.
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