Pr Ndzomo Molé : le village où l’Honorable Ndongo Essomba a élu résidence est-il de l’arrondissement d’Obala ou de celui de Sa’a ?

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Chers frères et sœurs de l’arrondissement de Sa’a, je vous salue cordialement. Je vous écris cette lettre ouverte dans l’espoir que la vérité est votre seul souci, et que vous me lirez attentivement, sans préjugés ou préventions : le village où l’Honorable Jean-Bernard Ndongo Essomba a élu résidence à côté de la Nationale numéro 4 est-il de l’arrondissement d’Obala ou de celui de Sa’a ? est-ce que je mens, ou, à défaut, est-ce que je me trompe en déclarant que c’est à Nkoltomo 2, mon village natal, dans l’arrondissement d’Obala ?

Entre l’Honorable Jean-Bernard Ndongo Essomba et moi, lequel de nous deux se trompait ? et qui trompait ou avait intérêt à tromper ? Si je dis le contraire de la vérité en déclarant que je suis de l’arrondissement d’Obala et non de celui de Sa’a, le bon sens commande ou commanderait de se demander ce que j’aurais découvert subitement de si précieux à l’époque à Obala, à la Cinquantaine relativement passée lorsque j’ai déclanché le «Nkoltomogate» , pour que je dusse renoncer à l’arrondissement de Sa’a au profit de celui d’Obala. En revanche, il n’est pas difficile de savoir quel principal motif, chez mon illustre protagoniste, explique son refus de se reconnaître administré d’Obala et de Nkoltomo 2 : la fierté, l’amour-propre personnel, l’orgueil de devoir passer dans l’histoire comme le représentant de l’arrondissement de Sa’a grâce à qui la superficie de sa circonscription administrative d’origine se sera étendue aux dépens de celle d’Obala, la rivale, ne nous le cachons pas. L’honorable Ndongo Essomba a la nostalgie de la ville de Sa’a, qui fut la Subdivision tutélaire à l’époque où Obala n’en était encore qu’un village parmi d’autres.


Mais, et je tiens à le rappeler, si d’aventure ce coup de force est mené avec succès, qui consisterait à diminuer l’actuel territoire d’Obala au profit de celui de Sa’a, ce serait incontestablement aux détriment et mépris des données objectives disponibles, comme la Carte administrative du Cameroun et celle, particulière, de la Lékié, et comme le Dictionnaire des villages de la Lékié, tous produits par l’ORSTOM en France, donc par une institution et des experts qui n’ont rien à voir avec nos querelles régionales.

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De quels documents alternatifs de ce niveau l’Honorable Jean-Bernard Ndongo Essomba disposait-il en effet pour justifier ses prétentions ? J’ai en ma possession des photos des plaques de l’Administration territoriale installées depuis 1982, et systématiquement détruites ou faites détruire par l’honorable Ndongo Essomba à Nkoltomo 2 ; tout le monde peut, sur place, désigner l’endroit où la première plaque avait été plantée en 1964, entre l’arrondissement de Monatélé et celui d’Obala.


Quand donc ce «village», dit Nkolebaï ou Nkolebay, avait-il été créé ? Celui de Nkoltomo 2, créé le 31 décembre 1933 par l’administrateur Cournarie, est repérable sur la carte administrative de la Lékié, entre Komo Mvokani, dans l’arrondissement d’Obala, et Nkoltomo 1, dans l’arrondissement de Monatélé : tout a-t-il changé depuis lors, à la manière dont Sganarelle, dans «le Malade imaginaire» de Molière, a décidé que le foie serait désormais à gauche, et le cœur à droite ? Sur la Nationale numéro 4, le seul village de Sa’a dont le territoire est un peu empiété est celui de Nkolkaï : est-ce ainsi, oui ou non ?

Et où est donc Nkolebaï, non seulement sur la Carte, mais aussi à côté de Nkolebassimbi dans le Dictionnaire des villages de la Lékié ? Sans autres formes de procès ni de procédures, et en dépit des documents fondateurs, l’Honorable Jean-Bernard Ndongo Essomba a, de son initiative souveraine, établi un quidam, Joseph Ewolo, aux fonctions de «chef du village de Nkolebay», en attendant l’acte administratif qui scellerait le faux.


Dans un pays comme les États-Unis d’Amérique, où on ne badine pas avec l’État et la Loi, fût-ce quand le mis en cause est une très haute personnalité comme Donald Trump, il y a très longtemps, quatorze ans déjà, qu’un Procureur de la République aurait interpellé Monsieur Ndongo Essomba et son complice, Monsieur Ewolo Joseph, pour faux et usage de faux ; d’ailleurs, dans la mesure où on a à portée de main le document audiovisuel où l’intéressé a été interviewé sous cette étiquette de chef de village et le titre de Majesté, je me crois fondé à porter plainte contre lui pour usurpation de titre et port illégal de tenue de chef traditionnel ; la même procédure aurait dû être déclanchée il n’y a pas longtemps pour faux et usage de faux en écriture contre d’autres : qu’on voie toute la distance entre la Décision du Cabinet civil de la Présidence de la République, annonçant les obsèques officielles de l’Honorable Jean-Bernard Ndongo Essomba à «Nkolebay par Obala », avec pour Maire hôte celui de la Commune d’Obala et sans Maire invité autre que celui de Yaoundé, et le document concurrent et très visiblement falsifié, lu à la Radio et à la Télévision, qui annonçait les mêmes obsèques dans le même village, sous la désignation concurrente ou rivale de «Nkolebay par Sa’a», avec pour Maire hôte celui de la Commune de Sa’a, et pour Maire supplémentaire invité celui de la Commune d’Obala.

On a vu le ridicule protocolaire que ce mépris pour l’autorité de l’État a produit , avec deux écharpes tricolores de Maires hôtes dans le même village endeuillé ; et cet imbroglio était la conséquence d’une faute lourde d’outrage à la hiérarchie, et de quelle Hiérarchie : la Présidence de la République, le Chef d’État, l’autorité la plus élevée du pouvoir exécutif ! Je ne regrette pas d’avoir, en ce temps-là, évoqué la preuve, par les actes, de manœuvres de coup d’État : on ne peut pas qualifier autrement l’attitude de quiconque entreprend, d’une manière ou d’une autre, de gouverner à la place de la personne qui en est investie par procédures régulières de la République.

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C’est ce que je ne suis pas disposé à pardonner à la mémoire de l’Honorable Jean-Bernard Ndongo Essomba et à ses partisans actuels au sujet de Nkoltomo 2 et d’Obala.

On comprendra ainsi pareillement que je ne sois pas impressionné outre mesure par le soi-disant Almanach des villages de la Lékié, votre botte secrète, mes frères et sœurs de l’arrondissement de Sa’a, votre violon d’ Ingres quand vous comptez le nombre des villages de votre circonscription administrative : c’est un faux comme tout autre ; il est aisé de voir qu’on est ici dans un contexte où tout se vend, où tout s’achète, où tout se monnaye en espèces sonnantes et trébuchantes, au plus offrant et au meilleur enchérisseur ; on s’imagine que toute situation de fait, quelles que soient les conditions dans lesquelles elle a été montée, peut se transformer en situation de droit, et même que l’on est tenu de l’honorer comme telle. On prêtera toutefois attention à la distance réelle qu’il faut affronter pour partir de la résidence de l’honorable Ndongo Essomba à la ville de Sa’a, qui lui est si chère : entre les deux points considérés, on passe par les arrondissements de Monatélé et d’Ebebda, cependant que la ville d’Obala, la mal-aimée, est à dix kilomètres à peine de là.

Et, de son vivant, on m’excusera de le relever, l’Honorable Jean-Bernard Ndongo Essomba n’a pas aimé la ville de Sa’a autrement qu’en bonnes paroles . On cherche en vain l’hôtel, le supermarché, l’usine et la grande station d’essence qu’il y a construits en un demi-siècle de commerce, quelles marques il y a imprimées depuis le temps des commerçants grecs qu’il a remplacés.

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Je n’ai qu’un regret : la veulerie de mes deux Chefs, celui du Groupement et celui du Village, dont le profil me rappelle tristement celui du Docteur Jean Faust qui vendit son âme au Diable en échange d’une vie courte mais pleine de jouissances ; pour de l’argent, du vin et de la nourriture, ils n’hésiteraient pas, avec empressement et avec le sourire du flatteur, à céder la tenue de commandement et une parcelle du territoire coutumier hérité de leurs ascendants ; jamais personne, quelle que fût sa puissance, n’aurait jadis osé venir installer la plaque indiquant l’arrondissement de Sa’a à Nkoltomo 2 ; personne n’aurait jamais osé lancer ce défi injurieux aux Mbókání, au Groupement Mbóg-Ndzom de Loua 1 et au village Mbóg-Ndzõbsáná de Nkoltomo 2 ; jamais pareille insulte n’aurait été faite à notre communauté du temps de mes oncles paternels Noah Anselme et Ndzomo Hyacinthe, et sous sa Majesté Marc Ewodo Modo de Loua 1.

Source: Pr Ndzomo Molé Joseph

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