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AU NOM DE LA PAIX – Icicemac

AU NOM DE LA PAIX

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Depuis quelques temps, j’ai pris l’option de limiter mes interventions sur les réseaux sociaux à des sujets ludiques, tant les questions socio politiques sont devenues clivantes et vous êtes tout de suite étiqueté en fonction de ce que vous dites…quelque soit le contenu de votre propos. Mais comment rester silencieux face à la déchéance de l’essence même de notre société.

Je suis choqué de voir que depuis la survenue de la tragédie de Kumba, on assiste a une sorte de Ping pong où les uns cherchent à pointer un doigt accusateur sur les autres. J’ai même entendu le Ministre de la communication prétendre que cette école ne fonctionne que depuis un mois et sans autorisation, comme pour justifier ce qui est arrivé.

JE pense qu’il est inutile aujourd’hui d’ergoter sur qui a fait quoi quand et comment. Si nous avons une once d’honnêteté, nous savons tous comment nous en sommes arrivés là. Du coup l’urgence aujourd’hui c’est comment arrêter ça…définitivement. Parce que ce qui risque de se passer, c’est qu’on s’indigne comme on le fait là et que ce soir ou demain, un autre scandale (réel ou fabriqué) vienne nous distraire et on retombe dans le “Business as usual.

En periode de crise, la première chose à faire dans la recherche de la solution c’est de commencer par reconnaître qu’il y a un problème. Le problème ici à mon humble avis, est qu’il est désormais clair que l’option militaire qui avait été choisie pour la résolution de ce conflit n’est pas la solution. Voilà trois ans que cette guerre a commencé et elle tend à devenir un bourbier avec des morts tant civils que militaires qui se comptent désormais par milliers. On a atteint le sommet de l’horreur avec des exécutions sommaires en plein jour. Les soldats sont épuisés parce que l’ennemi n’est pas clairement identifié il est parmi nous…il est avec nous. Plusieurs enfants ne reverront pas leur père tombés au champs de bataille. Les épouses et les familles de soldats vivent dans l’angoisse et sursautent chaque fois que leur téléphone sonne. Du côté des populations de ces deux régions c’est le chaos et le désarroi. Je passe sur tous les autres dégâts collatéraux.

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Pour moi il faut commencer par reconnaître l’échec de la solution militaire et explorerd’autres sentierde reflexion sur les alternatives que nous avons. Ensuite il faut appeler à l’aide car il faut le reconnaître cette affaire nous dépasse. L’appel à l’aide ici serait chercher un médiateur et une force d’interposition pour réussir un cessez le feu immédiat et sans conditions de part et d’autre. Rien ne peut se faire (référendum, débat sur la forme de l’Etat, Dialogue etc) tant que les armes crépitent et que les couteaux et machettes décapitent à gorge que veux tu. Appeler à l’aide n’est nullement un signe de faiblesse.

C’est un peu comme lorsque vous avez des problèmes dans votre foyer et que vous appelez la famille et les amis pour une médiation. Cette demarche ne vous affaiblit pas et n’altère nullement vos droits et prerogatives. Quand on a levé une option et qu’au bout de trois ans elle ne porte pas les résultats escomptés, le bons sens, la lucidité et le pragmatisme nous commandent de réfléchir autrement.

Cette démarche est essentiellement inclusive et nécessite la mobilisation de nous tous. Il y a eu une manifestation à Kumba hier dimanche. On pourrait imaginer que cette manifestation ait eu lieu sur l’ensemble du territoire national et se poursuivre aussi longtemps qu’il le faudrait, sous le leadership de tous les leaders politiques et d’opinions, qui pour une fois seraient réunis sous le même son cloche avec une objectif commun, sans aucune autre forme de clivage, pour contraindre le gouvernement (parce que c’est lui qui a la main) à entamer sérieusement la réflexion sur une autre option pour la résolution de cette crise. Qu’on se le dise clairement, dans une guerre la victoire ne se mesure pas aux pertes infligées à l’ennemi mais plutôt à la capacité de pacifier définitivement et de manière pérenne la zone de conflit.

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Source: Paul Mahel

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