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Vincent-Sosthène FOUDA le président du MCPSD défenseur de la décentralisation recadre le doyen des Sénateur Victor Fon Mukete – Icicemac

Vincent-Sosthène FOUDA le président du MCPSD défenseur de la décentralisation recadre le doyen des Sénateur Victor Fon Mukete

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Vincent-Sosthène FOUDA le président du MCPSD défenseur de la décentralisation recadre le doyen des Sénateur Victor Fon Mukete.Parce que Jeune Afrique n°2980 du 18 au 24 février l’a écrit et parce que cela vient du doyen des sénateurs, cheville ouvrière de la réunification? L’État unitaire est donc mort et le Cameroun n’a point d’avenir en dehors du fédéralisme? Comme nous avons la mémoire courte! Je crains sincèrement que ceux qui crient aujourd’hui « vive le fédéralisme » soient les mêmes qui introduiront dans ce supposé fédéralisme les clauses de la survie de la centralisation, ils veulent renverser l’édifice tout en gardant solidement les fondements et les fondations. C’est sur ces fondements qu’ils rebâtiront un État centralisateur, mieux, des micros États centralisateurs dans un Cameroun dépecé en 10 villages.

Le fédéralisme est le nouveau jouet, la nouvelle fuite en avant pour ne pas étudier en profondeur les problèmes de notre pays. Le sénateur Victor Fon Mukete au soir de sa vie pense donc nous livrer son testament politique, que non! Pour lui comme pour tous ces politologues de circonstance, le Cameroun souffrirait donc d’une étrange maladie persistante au fil des années, cette centralisation qu’il est aujourd’hui de bon ton de vouer aux gémonies tout en vantant les vertus supposées naturelles de son antonyme, le fédéralisme. Pourtant le Cameroun a déjà été un État fédéral dans le passé et l’expérience a échoué…

Le fédéralisme est présenté comme le médicament qui par baguette magique va solutionner tous les problèmes de notre société. Cette idée reçue est si prégnante qu’il ne se passe pas une semaine sans que les débats politiques et/ou les médias n’emploient l’adjectif « jacobin » comme un qualificatif injurieux, à tel point que les deux mots associés dans l’expression « centralisation jacobine » finissent par ressembler à un pléonasme. Si le Cameroun est donc un État hyper centralisé, comment penser que nous puissions passer d’un extrême à un autre juste par un claquement de doigts?

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Non, je n’y crois pas! Ceux qui invitent au fédéralisme sont soit de gros paresseux soit des égoïstes. Ils ne sont pas capables de penser le Cameroun sans calquer sur des structures qui ont une histoire, un peuple et même une psychologie collective. L’avenir du Cameroun n’est pas entre centralisation et fédéralisme, mais dans la construction d’un modèle de société qui corresponde à ce que nous sommes, à notre histoire, à notre peuple, à nos faiblesses et celles-ci sont nombreuses. Au sortir de la colonisation, nous devions faire disparaître l’esprit de tribalisme au bénéfice de l’unité nationale. Nous avons échoué et ceux qui appellent au retour au fédéralisme torpillent l’unité du pays parce que chacun veut avoir une parcelle de pouvoir et ce faisant, l’illusion d’être le président de son bout de territoire! J’ai vu cet échange que certains attribuent à Ruben Um Nyobè dans un entretien avec monseigneur Thomas Mongo…

« Je ne peux accepter en l’état, une prise du pouvoir dans le seul souci de protéger les intérêts du colon tout en trahissant, le pacte patriotique et républicain qui lie tous les fils de notre cher pays ceci par la dissolution pure et simple du nationalisme.

Le faisant, le peuple Bassa dont je suis issu jouira alors de tous les privilèges du colon, mais qu’adviendra-t-il des autres membres de notre collectivité?

Je ne peux l’accepter, car ceci ne fait pas partie de la destinée prophétique de notre cher et beau pays… »
Les fossoyeurs de la décentralisation que nous attendons depuis une vingtaine d’années sont devenus les apôtres du fédéralisme et auraient embarqué tout le peuple en guenille avec eux? Qui peut le croire?

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Quelle orientation avons-nous donné aux découpages territoriaux, provinces puis régions, départements, arrondissements, districts? Quel sens a la municipalité au Cameroun? Les tenants de la thèse du fédéralisme n’apportent aucune réponse. Akere Muna, Owona Nguini, Achille Mbembe, tous invitent au fédéralisme avec une seule idée en tête, “désarmer le chef de l’Etat” alors qu’il y a bien longtemps que celui-ci n’est plus là.
Ces hommes politiques et autres universitaires ne voient que leur clocher, alors ils n’aperçoivent pas la grande pyramide nationale, qui est la loi, les textes, et notre pays n’en a point. Dans le processus de décentralisation qui n’est pas le fédéralisme, tout comme le jacobinisme est loin d’être la centralisation, nous avons le devoir d’attacher les citoyens camerounais à leurs municipalités, les municipalités aux corps administratifs, les corps administratifs au gouvernement et au corps législatif et tous à la Constitution et à la loi. Nous devons tout faire pour que cette chaîne tienne, car si elle vient à rompre, c’est tout le nous commun qui s’effondre. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas dire que nous ayons vraiment essayé de décentraliser notre pays.

A vrai dire, ceux qui veulent le retour au fédéralisme aujourd’hui, qui ont consolidé hier le centralisme sont de la même génération et même de la même origine sociale; ils ont une conception différente de la République, une conception erronée de la République. Ils rêvent d’une République idéale et rigide qui imposerait à un peuple immature l’efficacité d’une structure gouvernementale hier centralisée et aujourd’hui fédérée avec pour seul lien un gouvernement fort! Non le Cameroun et les Camerounais ont besoin d’autre chose, un État décentralisé effectivement comme le dit la constitution avec des dirigeants responsables pour sauver le peu d’unité qui nous reste.
Vincent-Sosthène FOUDA le président du MCPSD

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