Venant Mboua: “Ceux qui ont arrêté Patrice Nganang nuisent à l’image du Cameroun”

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Ceux qui ont décidé de l’arrestation de Nganang sont des irresponsables!!!
Ils nuisent à l’image du Cameroun!

En 1999, j’étais le directeur de la publication et rédacteur en chef du tout premier Webzine de l’espace francophone du sud, Cameroun Actualité, édité par ICCnet. Un matin, de retour de 4 jours de vacances, j’ai trouvé une convocation de l’État Major Général des armées sur mon bureau. Pendant mon absence, Kosehe Abdallah (RIP), qui était mon adjoint, a fait publier un poisson d’avril qui annonçait le retrait du Nigeria de Bakassi. Pour les militaires, c’est une information de nature à troubler la sérénité des soldats au front de la guerre Cameroun-Nigeria.

Je prends mon téléphone et j’appelle le numéro porté sur la convocation. Je joins l’offcier en charge de mon dossier, le Lt-Colonel Pierre-Émile Nlend. Je lui propose de déferer à la convocation le lendemain
– puisque je rentre d’un congé et que j’ai beaucoup de dossiers à traiter, lui expliquai-je.
La réponse de l’officier est menaçante
– Vous blaguez, hein! Si vous ne venez pas ici immédiatement, c’est nous qui viendrons vous chercher et on va vous traiter mieux que vos dossiers!!

Le DG de Iccnet, Clovis Bruno Tchokonte, Benoît Yemtchuang, un collègue de la maison et moi évaluons le danger puis décidons que je dois y aller. Je rassure le DG
– Il n’y a rien de grave, on dit dans notre milieu de la presse qu’avec la bastonnade chez les mbéré, si tu dépasses l’étape de 601 coups, tu n’as plus mal. On a rigolé et Benoît et moi nous sommes allés à l’État Major.
On fera le va-et-vient entre Iccnet et l’État-Major pendant 3 jours. Au 3e jour, Le Lt-Colonel Nlend sortit deux chemises du casier de son bureau. L’une contenait des instructions de Général Pierre semengue, chef d’État Major général des armées et l’autre celles de M. Amadou Ali, ministre de la Défense. Les deux demandaient que je sois entendu sur Procès verbal et Semengue demandait en plus que je sois gardé dans leurs locaux. Le colonel referma les chemises et me dit
– Si j’étais un officier inexpérimenté ou zélé, je vous aurais enfermé depuis 3 jours. Mais c’est inutile et nuisible à l’image du pays et de l’armée. Parce que je sais que si je le faisais, dès demain toutes les radios du monde et Reporters sans frontières, nous tomberaient dessus. Vous allez gentilemt rédiger une lettre que je vais remettre au Général pour lui expliquer que votre article n’était qu’une blague.
Je suis rentré chez moi avec un sentiment de fierté et de respect pour cet officier. Et j’ai surtout lié son attitude à une photo qui trônait sur un des murs de son bureau et qu’il montrait fièrement à ses visiteurs: elle datait de 1973, lors de sa sortie de l’Émia. Le président Ahidjo lui remet ses épaulettes. C’était lui le Major de sa promotion.

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En 1999, Pierre-Émile Nlend était toujours Lieutenant-Colonel, certains de ses promotionnaires étaient déjà des Généraux!
Mais il s’est montré plus responsable que le vieux général Semengue et le ministre sécurotrate, Amadou Ali.

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