Absence de Paul Biya : avait-t-il rendez-vous avec la Rose Croix pour se maintenir au pouvoir?

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Les ordres comme la Rose-Croix et la franc-maçonnerie continuent de faire les choux gras de la presse. Leurs rapports avec les hommes politiques aussi. Si certains politiques comme le défunt Omar Bongo ont clairement assumé leurs appartenances à ces organisations, il n’en n’a toujours pas été le cas pour tous. C’est le cas du président camerounais dont les rumeurs persistantes mais rarement démenties ont soutenu qu’il appartiendrait à l’une ou l’autre de ces organisations. En tout cas, son ancien médecin et secrétaire général de la présidence de la République, Titus Edzoa, cité par nos confrères de « Jeune Afrique » a fait une déclaration qui indique que le président Biya était rosicrusien. « Notre appartenance commune à l’Ordre rosicrucien Amorc nous a probablement rapprochés. Sauf que j’avais ma liberté de penser et le droit de ne pas m’identifier à Monsieur Paul Biya » déclare Titus Edzoa à notre consoeur Clarisse Juompan-Yakam qui a réalisé son portrait pour le compte de l’hebdomadaire panafricain » numéro 2624. Venant de la part de l’ancien chirurgien, médecin particulier, proche collaborateur du chef de l’Etat en sa qualité de secrétaire général de la présidence de la République, cette déclaration a un certain poids. D’ailleurs, il se murmure dans certaines sphères qu’il fut le plus haut gradé de cet ordre au Cameroun. Plus gradé que le président de la République. A tel point que son influence commençait à écraser la personnalité du chef de l’Etat sur le plan politique. L’influence de la Rose-Croix, à en croire une édition du journal « La sentinelle » de 1994 commençait à se traduire dans le gouvernement. Ce journal dénombrait même 17 rosicruciens dans un gouvernement de 47 membres. Selon certaines sources, souhaitant se libérer de la tutelle du « maître Titus », le chef de l’Etat aurait décidé de se retirer de cet ordre en 1996. D’ailleurs, cette année là, le journal « Le Messager » annonce clairement que « Paul Biya quitte la Rose-Croix ». Coincidence ou incidence, un an plus tard, le « maître » Titus Edzoa démissionne de son poste de secrétaire général de la présidence de la République pour se porter candidat à l’élection présidentielle de 1997. Il sera incacréré après avoir été accusé d’un détournement de 350 millions de francs CFA destinés à l’Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb).

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Rumeurs persistantes

L’appartenance du président Biya à cet ordre ne s’arrête pas après 1996, année pendant laquelle il aurait quitté la Rose-Croix. Le journal français « Le Point » dans son édition du 9 janvier 1999 écrit que « Raymond Bernard, (ancien grand maître à vie de la Rose-Croix décédé en 2006, Ndlr) a aussi été fait commandeur de l’Ordre de la Valeur par le président camerounais, Paul Biya. Décret en date du 8 février 1983. Paul Biya, grand maître des ordres nationaux, est féru de mysticisme rosicrucien ». La polémique enfle même lorsque le journal fait savoir que Paul Biya a versé, en guise de prêt sans intérêt remboursable sur 99 ans, 4 milliards de francs CFA à la secte pour la construction du centre international de recherche culturelle et scientifique (Circes) au début des années 90. Cette polémique a récemment ressurgi à la faveur du débat sur les supposés bien mal acquis du chef de l’Etat camerounais. Selon le journal français « L’Express » du 25 juin 2009, la présidence de la République du Cameroun « nie toute relation avec les templiers et assure n’avoir jamais consenti un tel prêt ». Pourtant, relève le même journal, la secte reconnait, par la voix d’un de ses responsables, Yves Jayet, que ce prêt « fait l’objet de remboursements importants comptabilisés chaque année depuis 1999 »! Sans toutefois dire à qui ce prêt est remboursé. En tout cas, la relation entre Paul Biya et Raymond Bernard était si importante qu’entre 1987 et 1988, Raymond Bernard s’était quasiment installé à Yaoundé où il a rédigé la plupart des écrits qui serviront de base à l’établissement du futur CIRCES. La générosité du président camerounais vis-à-vis de cet ordre était-elle gratuite ? Assurément non.

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Amorc

L’Amorc est un « mouvement philosophique, initiatique et traditionnel mondial, non sectaire et non religieux, apolitique, ouvert aux hommes et aux femmes, sans distinction de race, de religion ou de position sociale » selon la définition que l’on peut lire sur le site Internet de l’association. Sur le plan purement historique, c’est en 1623 que les Rose-Croix sortirent de leur anonymat et se firent connaître au public par une affiche placardée dans les rues de Paris : « Nous, Députés du Collège principal de la Rose-Croix, faisons séjour visible et invisible dans cette ville… ». Au 18ème siècle, il existait un lien étroit entre la Rose-Croix et la Franc-Maçonnerie, mais ces deux organisations sont désormais totalement indépendantes. Depuis le début du XXe siècle, l’A.M.O.R.C. parraine l’Ordre Martiniste Traditionnel, mouvement philosophique remontant à Louis-Claude de Saint-Martin. Cette organisation reste mystérieuse et suspecte pour plusieurs Camerounais. Même si, elle organise de plus en plus les conférences pour se faire connaitre du public.

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