LE CAMEROUN DEFIE L’AMERIQUE!


J’aimerais tellement que ce soit possible! J’aimerais tellement que le Cameroun défie les américains dans la construction des avions Boeing, dans l’industrie cinématographique comme Hollywood, j’aimerais que le genie camerounais défie Facebook, Google, que la musique camerounaise défie celle de Beyonce… Qui plus que moi aimerais que le Cameroun soit un pays souverain qui quitte le Franc CFA, qui ne fait pas construire ses écoles primaires par les dons Japonais, qui ne fait appel ni au FMI, ni à la Banque Mondiale et encore moins au Chinois.


J’aimerais que la souveraineté ne soit à pas uniquement une souveraineté qui autorise à des camerounais de faire mal à d’autres camerounais.

Ce que j’entends que certains réclament aujourd’hui en choeur en s’adressant comme je l’entends au Secrétaire d’Etat Adjoint Américain en charge de l’Afrique. c’est le droit d’emprisonner, de torturer et le droit de tuer d’autres camerounais. Et pour se faire mal à nous-memes et à nos frères, nous sommes prêts à prendre tous les risques et donc défier la premiere puissance mondiale…

Tellement nos coeurs sont noirs! Pourtant ce que nous demande en fait l’Américain c’est tout simplement d’arrêter de nous auto-détruire, de nous entretuer! Mais puisque notre haine contre nous même est plus forte que tout, il faudrait que toutes les foudres s’abattent sur celui qui a osé vouloir notre bien….

Le regime de Yaoundé qui n’a pas pu relever le défi de la CAN, qui n’arrive pas relever le défi de l’eau, le défi de l’électricité, le défi du chômage des jeunes, le défi de Monique Koumateke, le défi de la corruption… le défi tout simplement de se soucier de son propre peuple serait donc prêt à faire la guerre à l’Amérique qui nous dit de plutôt défier notre propre barbarie… Aveuglés par la haine des leurs et donc d’eux-mêmes, les camerounais dont aucun imminent représentant en 37 ans n’est jamais allé s’incliner ni sur la tombe de Martin Luther King, ni sur celle de Nelson Mandela, ne parlons pas des autres, disent parler au nom d’une Afrique qui se veut souveraine quand nos vieillards se bombent le torse d’avoir choisi par servitude volontaire le parrainage de l’enfant blanc Macron!

Pour bien comprendre les dégâts du colonialisme français sur l’élite dirigeante de Yaoundé, le Cameroun défie l’Amérique parce qu’il a le soutien de la France! Quel Paradoxe! Quand on parle de souveraineté il est important de se rappeler que le Cameroun a été confié à ceux qui comme Paul Biya ne voulaient pas l’indépendance. Et celui qui ordonne les arrestations des leaders du MRC, la guerre dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest… essaye de capitaliser sur sa longévité qui date de l’époque de la repression des camerounais dont il a été plutôt spectateur, et essaye aujourd’hui d’en faire un mauvais remake s’appuyant sur le fait que la jeune generation de camerounais à qui il a privé de leurs véritables héros (sans noms de rue ni monuments) pour produire un nationalisme dont la seule finalité est de lui octroyer lui et ceux qui l’accompagnent un jour de plus au pouvoir. Quand on lance un défi à quelqu’un on l’invite à un duel qui sera un face à face sans lâcheté où on veille à une certaine équité. Je ne pense pas Paul Biya, comme Maduro au Venezuela soit entrain de preparer son armée, sa Police, son BIR, sa Garde présidentielle, ses magistrats… à répondre au défi qu’il lance à l’Amérique dans l’éventualité où ce défi prendrait une toute autre tournure… Par contre je vois depuis des années Paul Biya entrain de deployer ces mêmes forces contre les camerounais; ce qui voudrait dire que Paul Biya et tous ceux qui veulent pouvoir tuer librement les leurs sans aucune ingérence étrangère ne défient pas en fait l’Amérique; ils défient plutôt les camerounais car c’est sur eux que le duel final aura lieu.

Comme c’est un seul des acteurs du duel a le fusil, il est normal que n’importe quel spectateur de ce duel dénonce son iniquité comme le fait l’Amérique (contrairement à la France et aux autres…). Donc quand vous exiger votre souveraineté, c’est en fait de la souveraineté d’être le seul à se servir du fusil, sachant bien que celui que vous défiez vraiment en duel a choisit de ne pas en avoir… Cette souveraineté là personne ne doit vous la donner.


Source: Jean-Pierre Bekolo, Cinéaste

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