Biya et son regime : une longue tradition de misogynie

Le samedi 21 novembre 2020, afin de réclamer la libération de Maurice Kamto,président élu lors des dernières élections présidentielles de 2018, assigné manu militari à résidence depuis le 22 septembre 2020,, une centaine de femmes nues, conduites par Madame Awassum Mispa la présidente des femmes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ( MRC), ont arpenté sur plusieurs centaines de mètres les rues du quartier Santa Barbara à Yaoundé, en direction de la résidence du leader du MRC. Comme il fallait s’y attendre, et à la vue de leurs intimités dénudées, ces femmes d’un âge, certaines pour la plupart ont été stoppées net et embarquées manu militari vers les différents Commissariats de police de la ville où elles ont étéexploitées selon la terminologie en usage. Pour mémoire le 22 octobre dernier déjà, une vaillante « lone wolf » avait annoncé les couleurs de cette exaspération.

Il est un adage qui recommande de prêter l’oreille aux récriminations des femmes lorsqu’on a cessé d’écouter les hommes. Or donc, de tous les recoins du pays, une clameur monte. A Bamenda, Kumba, Bafang, Douala… les femmes pleurent. Et Biya comme tout au long de ses 38ans de règne solitaire reste sourd, aveugle et ou méprisant. De Ange Guiadem Tekam promenée toute nue sur le campus de l’Université de Yaoundé dans les années de braise aux femmes massacrées dans l’Extrême- Nord il n’y a pas longtemps, ou encore celle des nombreux carnages dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest, les femmes ont payé un très lourd tribu sous la gouvernance inique de Biya connue pour ses pratiques magico-sexuelles. Biya est tout simplement misogyne, lui qui est né d’une femme., lui qui a eu des femmes dans sa vie et qui père de filles. Les exemples récents pour étayer cette vérité sont nombreux comme on peut en juger pendant ces deux derniers jours.

“bobby tanap” de l’activiste Sandy Boston

En effet, cet acte intervient au moment où Equinoxe TV et la CRTV sont engagés dans une bagarre démentielle autour une scabreuse affaire dite « Stéphanie Djomo » du nom de cette femme emprisonnée pour avoir accusée l’armée camerounaise, de nombreuses exactions en zone anglophone sur les antennes d’Equinoxe TV. Exfiltrée et contrainte à négocier seule sans ses avocats sa remise en liberté, contre récompense et démentie loufoque, cette dernière s’est dédite. Quel Supplice de plus lui a-t-on fait enduré ?

Ces derniers jours, nous apprenons que Maitre Michele Ndoki a encore été interpellée dans la région de Sud-Ouest et conduite à une destination inconnue pour « exploitation »., puis par surprise libérée dans un contexte flou , sans qu’on ne sache vraiment ce qui s’est passé.

Hier encore, l’opinion atterrée apprenait la condamnation par le tribunal de première instance de Mfou de Maman Pillon, de son vrai nom Thérèse Assomo, à 2 ans de prison pour avoir crié sa souffrance face au régime de Paul Biya.

Qu’il soit Inspiré du mouvement “bobby tanap” de l’activiste Sandy Boston ou une résurgence des Takumbeng qui en 1993 protégèrent l’opposant d’alors John Fru Ndi, Chairman du SDF, il est établi chez les humains que lorsqu’une mère en colère vous montre sa nudité, c’est une malédiction. Pour comprendre la colère des femmes, il faut se mettre à l’idée que derrière chaque homme que Biya a embastillé, quatre femmes au minimum sont affectées. La mère, l’épouse, la sœur et la fille. Dans chaque chaumière où l’homme est défaillant comme c’est malheureusement le cas du fait d’un chômage endémique, c’est à la femme d’assurer la survie de la lignée.

Après avoir zombifié les hommes, le régime de Biya afin de perdurer davantage s’en prend désormais à ce que les camerounais ont de plus cher, de sacré. Nos mamans.

Source: David Manga Essala

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