Cameroun: Paul Biya et la gouvernance par le confinement depuis 37 ans.

Le landernau politique est très agité au Cameroun depuis quelque jours. Et pour cause, une rumeur de plus en plus persistante, amplement relayée par les réseaux sociaux, fait état du décès de Paul Biya qui règne sans partage à la tête du Cameroun depuis près de 40 ans.
Tout est parti d’un live diffusé sur Facebook et dont l’acteur principal n’est autre qu’un certain activiste à la réputation établie, connu sous le pseudonyme de Kamoua Lapanthère. Son direct fait à l’heure de Nicodème, est suivi le mercredi 25 mars 2020 par un peu plus de 7000 personnes.

L’activiste en question déconcerte par la fermeté de ses propos et son imperturbable assurance. À l’en croire, le décès du Président Paul Biya ne souffre l’ombre d’aucun doute. Il prend le contre-pied de Robert Nkili, ancien ministre et beau frère de Paul Biya. Ce dernier est alors présenté aux milliers de suiveurs et d’internautes comme la « source fiable » de l’information. Il suggère à ses followers d’aller vérifier à Odza(quartier périphérique de Yaoundé) ou habiterait toujours, selon lui, l’ancien ministre des transports et proche de l’ex-première dame, Jeanne Irene Biya de regrettée mémoire.

Une information qui est reprise/relayée en même temps par d’autres activistes, accréditant la thèse de Kamoua Lapanthère. Cette rumeur fait la une des conversations dans les chaumières.
Selon toute vraisemblance, un avion suisse médicalisé, stationné à l’aéroport international de Douala aurait par la suite, transporté Paul Biya, que d’aucuns disent désormais sans vie. Des messages affluent sur les applications whatsapp depuis la matinée du 26 Mars, donc au lendemain de ces multiples Lives Facebook.
La thèse du coma profond dans lequel sombrerait Paul Biya anime les débats et alimente la controverse. Le gros avion suisse est-il effectivement venu chercher le Président de la république pour un hôpital en Afrique du Sud ou en Suisse ?
Les supputations vont alors dans tous les sens. Franck-Biya serait revenu un peu plus tôt au Cameroun pour des adieux avec son père qui, selon d’autres indiscrétions, souhaiterait, lui passer le pouvoir de gré à gré. La plupart des Camerounais redoutent le scénario du film d’Omar Bongo Ondimba, qui a a offert le pouvoir à son fils Ali Bongo sur un plateau en or.

Puis arrive un tweet. celui de Christophe Guilhou , ambassadeur de France à Yaoundé, clarifiant le point: « les ressortissants suisses peuvent enfin embarquer pour leur pays en toute sécurité sanitaire« dira t-il. C’est toute la thèse d’un Paul Biya comateux et qu’on est venu chercher pour l’Afrique du Sud qui s’écroule.

Toujours est-il que depuis que le Corona virus fait des ravages à travers le monde, Paul Biya est l’un des rares chefs d’États à s’être tu.
Même la sortie de Réné Sadi, porte-parole du gouvernement, n’apaise pas les tensions devenues virales sur la toile. Joseph Dion Ngute, Premier ministre et chef du gouvernement n’a pas non plus rassuré. Le communiqué de René Sadi, dont la quintessence est publiée ci-dessous, viendra refroidir cette folle rumeur qui n’arrêtait pas d’enfler

Un communiqué dont la conclusion, bien que mentionnant les activités régaliennes
du chef de l’Etat camerounais, dont des textes par lui signés relatifs au
fonctionnement des institutions, est loin de rassurer les camerounais qui veulent
entendre leur Président en ces temps de guerre.

En effet, Ekoka Penda, ancien conseiller de Paul Biya et désormais leader du
mouvement agir, allié de Maurice Kamto, maintient la séquence ouverte, en décrétant subtilement que si Paul Biya n’est pas mort comme l’un l’annonce et qu’il est vivant comme le clame l’autre, alors il est mort-vivant. Prenons notre destin
en main conclut-il son tweet. Ci-dessous l’intégralité de la sortie de Penda
Ekoka
.

Bien malin qui, excepté un speech de Paul Biya, stoppera cette séquence sur son état de
santé, terriblement intriguant à cette date.
On ne saurait nier que toute cette rumeur est entretenue par son incompréhensible silence alors que le pays est en guerre sanitaire contre un virus (Covid-19) violent qui a
déjà fait plusieurs morts au Cameroun et arraché à la vie depuis Paris, l’icône
planétaire du Saxophone, Manu Dibango. Paul Biya n’aurait-il pas pu faire un message vidéo pour son compatriote et congénère qui a gardé après toutes ces années, sa nationalité camerounaise ? Assez curieux tout de même ce tweet qu’on lui fait porter en guise de sortie sur le décès du Grand Manu Dibango. Tweet mal inspiré, clameront nombreux compatriotes dont Abdelaziz Moundé, journaliste indépendant, qui fera plusieurs sorties sur sa page Facebook dont  un direct Live Facebook, dénonçant la réduction par le Président Paul Biya, du saxophoniste planétaire Manu Dibango, aux Sawa, sa communauté d’origine. Parce qu’il se réclamait de tout temps, tout en soulignant ses origines sawa, d’être simplement un gars qui est musicien, ni musicien d’Afrique, ni musicien européen.
Alors que tous les hommes politiques de premier rang dans tous les pays sérieux
au monde, prennent les devants pour informer et rassurer leurs compatriotes sur
les mesures sanitaires, sécuritaires, économiques et financières qui sont prises face à cette pandémie, l’homme lion, entendez Paul Biya, est porté disparu. Même le coup dur subi par les militaires tchadiens à l’extrême-nord, lors d’un énième assaut de Boko Haram, n’a pas sorti le Président de la République de son silence,mieux,de son confinement pour regretter plusieurs dizaines de soldats du Tchad voisin, tombés les armes en mains.
Jusqu’ à hier, aucune trace officielle de leader de formation politique dite de
l’opposition, pour dénoncer ce silence impossible sous d’autres cieux, de Paul
Biya.
Puis vint cette correspondance de Médard Lipot, chargé de communication du MRC,
nous informant de la sortie de Maurice Kamto, sommant le  Président Paul Biya de se présenter aux Camerounais sous 7 jours, afin d’assumer ses responsabilités de
Président de la République face à la pandémie qui sévit dans le monde
actuellement.
Une sortie qui nous permet de confirmer que cette séquence commencée mercredi
dernier, est loin de se fermer tant que Paul Biya ne se présentera pas physiquement aux camerounais.

Et ce matin, c’est Paul Eric Kingue, Président du Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (MPCN) et maire de Njombé-Penja, dans une sortie menaçante adressée à Maurice Kamto, qui rentrait dans la séquence. Il somme Maurice Kamto, de se taire une fois pour toute sinon, le monde devra savoir ce que tous les deux avaient conspiré. On suppose, contre la République.

Et la réaction du porte-parole du mouvement agir, Wanah Immanuel
Bumakor
, via un tweet, ne se fit pas prier. Elle sonnera comme une
réponse au Maire de Njombé-Penja.

Il est rejoint quelques heures plus tard par une sortie d’ Abdelaziz
Moundé
, allant dans le même sens.

L’opposition camerounaise en désaccord permanente, arrivera-t-elle jamais comme
au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Fasso, au Mali, au Bénin, etc. à parler d’une même voix pour se défaire du régime de Monsieur  Biya?
Le moins que l’on puisse dire à la lecture de leurs réactions divergentes sur les silences
récurrents de Paul Biya en ces temps difficile, est que demain n’est pas la veille d’un tel
changement.
Wait and See.

Source: http://www.diaf-tv.info/cameroun-paul-biya-et-la-gouvernance-par-le-confinement-depuis-37-ans/

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