Le SCB Gate: Silence on détourne au Cameroun

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GATE 5.                                                         Douala le 22 juin 2019

Affaire SCB : Le DIRECTEUR GENERAL de SCB, M. MOHAMMED MEJBAR, PRINCIPAL AUTEUR DU DETOURNEMENT DE PLUS DE DEUX MILLIARDS DE FCFA.

Depuis l’arrestation et la mise sous mandat de dépôt de 29 camerounais dont 7 cadres de la SCB Cameroun (Société Commerciale de Banque), filiale du groupe marocain AttijariWafa banque, nous avons démontré à travers nos précédentes publications qu’il s’agit d’une mafia orchestrée par les marocains depuis leur siège à Casablanca.

Cependant, des interrogations demeuraient encore, quant au degré d’implication du Directeur général de SCB, M. MOHAMMED MEJBAR dans ce détournement massif qui tient des compatriotes captifs à la prison centrale de New- Bell depuis le 29 mars 2019, après un passage de 28 jours dans les locaux de la police judiciaire de Douala.

La suite de nos enquêtes et de nos analyses ont permis, à travers divers documents, témoignages inédits, détails méconnus et indices décisifs, de conclure incontestablement au fait que M. MOHAMMED MEJBAR a minutieusement préparé et exécuté ce crime odieux dès sa prise de fonction à la tête de notre institution le 26 avril 2017. Tel un débutant, Il avait naïvement pensé au lendemain de son forfait que le meilleur moyen de le dissimuler était de l’envelopper dans un immense complot qui aurait été perpétré par des informaticiens de la banque et qui deviendrait indéchiffrable et indémontable.

 Plus nous avançons dans les mystères de cette fraude, plus on s’interroge sur les raisons véritables qui ont amené cet homme à jeter son dévolu sur nos collègues ainsi que sur l’ensemble des autres camerounais incarcérés et abandonnés à un sort aussi cruel.

Nous sommes ahuris devant le double langage du personnage qui a pour autant bénéficié de la complicité et du soutien actif ou passif de certains employés de la banque et agents de la police judiciaire de Douala. Nous avons été stupéfaits face au constat effroyable de la mise en scène de cet homme au lendemain de son crime, de l’horreur et sa haine vis-à-vis de ses propres collaborateurs, son délire glacial, sa façon de préparer son forfait. Nous nous sommes demandés ce qui s’est passé dans la tête de cet homme, qui sans raison apparente, a choisi d’épouser le mal et de viser le crime absolu.  On se pose la question de savoir ce qui lui passe par la tête, car l’enrichissement personnel ne saurait expliquer autant de méchanceté et de cynisme. 

Qui est le Directeur Général de SCB Cameroun, M. MOHAMMED MEJBAR ? Quels sont les soutiens dont il a bénéficié ? Comment a t – il préparé, exécuté et tenté de brouiller les pistes du crime ? Ce document constitue une visite guidée au cœur du terrorisme financier marocain au sein de la SCB.

Nous avons pris la décision de ne plus publier des chiffres confidentiels sur l’état de la banque, afin de ne point offrir le prétexte à M. MOHAMMED MEJBAR de justifier la faillite imminente de la banque par le fait que nous aurions créé la psychose dans la conscience collective des clients.

I.       La phase préparatoire.

Dès son arrivée à la tête de la SCB Cameroun le 26 avril 2017, M. MOHAMMED MEJBAR s’est très rapidement attelé à construire un système autour de personnes n’ayant pas la compétence requise, en procédant à des nominations basées sur des pactes de fidélité, l’éloignement de certains hauts cadres susceptibles  de se mettre au travers de son projet macabre, et à déconstruire l’organisation dont il a reçu la charge, principalement en augmentant les risques relatifs au contrôle sur les décaissements en espèce et les transferts.

         I.1 Recrutement et promotion.

Comme dans toute organisation mafieuse, M. MOHAMMED MEJBAR avait besoin de quelqu’un au bras long, susceptible de lui ouvrir des portes et de lui assurer une protection jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. Malheureusement, le Directeur Général Adjoint, M. Victor Emmanuel MENYE, qui en avait le profil, avait refusé ce rôle ; ce qui expliquera la guerre ouverte entre les deux hommes au sommet de la banque. Le temps pressant, il ira chercher cette compétence auprès de Mme BIBOUM Emilienne Evangéline, cette jeune dame de 38 ans arrivée à la tête de la Direction du Capital Humain le 02 avril 2018. Elle s’affirmera très vite comme étant une pièce importante du dispositif de fraude, surtout une fidèle absolue. C’est elle qui lui ouvrira les portes auprès des autorités judiciaires et politiques et des renseignements généraux du littoral entre autres.  Ce personnage mérite que nous nous y attardions brièvement.

  Mme BIBOUM Emilienne Evangéline a pris la tête de la Direction du Capital Humain le 02 avril 2018 en provenance de DHL où les employés jusqu’à ce jour, se réjouissent grandement de son départ. Des trois candidatures en liste pour le recrutement à la SCB Cameroun, elle était classée troisième suivant les critères objectivement prédéfinis.  Seulement, elle bénéficiera du soutien du Directeur Général Adjoint, M. Victor Emmanuel MENYE grâce aux relations personnelles qu’il entretient avec Mgr. Sosthène BAYEMI, évêque catholique d’OBALA, parenté à Mme BIBOUM. Mrg. Sosthène BAYEMI il faut le rappeler, est le père spirituel de la famille MENYE et par ailleurs parrain du sacrement de baptême de son défunt fils. A ce titre, le Directeur Général Adjoint, ne pouvait décevoir l’évêque. Adepte du narcissisme, poussée par l’affairisme, l’amour du pouvoir et l’opportunisme, au cœur de la tempête dans laquelle se trouvait M. Victor Emmanuel MENYE, Mme BIBOUM fera le choix de s’allier à M. MOHAMMED MEJBAR. Cette défiance lui vaudra toute la confiance du Directeur Général au point d’en faire son principal allié. Elle exploitera cette position de « première dame » (dans tous les sens du terme) pour faire un toilettage de la junte féminine autour du Directeur Général, et ainsi influer désormais sur toutes ses décisions. C’est elle qui conseillera par exemple au Directeur Général de déposer la plainte contre nos collègues en lieu et place de l’application de la procédure interne, et le fait d’avoir livré lâchement son proche collaborateur à la police, s’inscrit tout simplement en droite ligne dans son mode de fonctionnement normal.

Après s’être doté d’une couverture externe, il fallait recruter des complices en interne, actifs ou passifs, le critère primordial étant une fidélité sans faille. Les services visés seront ceux en relation directe avec les transferts vers l’étranger et des décaissements en espèce au niveau des guichets.  Il ne tardera pas à vite trouver au niveau de la Direction des Opérations, celle qui se chargera des transferts frauduleux.

 Mme TSAFACK, épouse MABE Emilie, au profil psychologique parallèle à celui de son homonyme du capital humain, s’avèrera être un choix de premier ordre. Celle qui était, il n’y a pas très longtemps au sein de la Banque opératrice de saisie des déclarations réglementaires destinées au MINFI, s’est retrouvée propulsée à la tête d’une des plus importantes directions de la banque. Les conséquences ne se sont pas faites attendre. Plus de deux milliards de pénalités pour vice de procédure et non-respect de la règlementation dans le traitement des opérations, et une baisse drastique du volume des opérations internationales. C’est elle qui va en toute discrétion se charger des transferts suspects de centaines de millions de FCFA pour le compte de M. MOHAMMED MEJBAR à la mi-mars 2019 ; les langues commençant à se délier sur le dispositif de détournement des deux milliards de FCFA.  

M. OMAR BELKADI, un autre mercenaire marocain, membre important du dispositif de fraude et présenté comme un fidele compatriote de M. MOHAMMED MEJBAR depuis plus de 25 ans, arrivera à la tête de la Direction de l’Exploitation au mois de mai 2018. Sa mission principale sera d’être l’un des bras séculiers en charge de la destruction des intelligences qui voudraient s’opposer au plan macabre de son compatriote Directeur Général, et de nommer et récompenser les complices du gang installés aux postes de caissier, de chargé de clientèle et de directeur d’agence,  Il s’illustrera tout aussi particulièrement dès son arrivée au Cameroun, par la commercialisation des produits de Wafa Assurance dans le réseau (détenu a 100 % par les Marocains) et des dépenses de grand luxe : plusieurs millions de Fcfa engloutis en moins de deux ans dans la réfection de sa résidence, tandis que les résultats de la banque chutaient de 32% sur la même période alors même que ses équipes commerciales sont démunies de moyens conséquents pour se déployer sur le terrain

Révisons ce dispositif humain :

•        Une responsable du capital humain chargée d’assurer une couverture transversale,

•        M. OMAR BELKADI chargé du recrutement, de la gratification des complices et de l’éloignement des incrédules du réseau commercial,

•        une responsable des opérations chargée d’assurer les transferts frauduleux.

         I.2  Le dispositif procédural de fraude

Dès l’instant où le Directeur Général M. MOHAMMED MEJBAR signera deux décisions importantes, l’hypothèse sur sa culpabilité et celle du réseau marocain sur le détournement de plus de deux milliards de francs CFA et de la mise en faillite de la banque a volé en éclats pour faire place à une conviction et pure simple.

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La première décision est relative à la suppression des contrôles par les gestionnaires et les directeurs d’agence sur les opérations de transferts et de décaissements aux guichets, donc voici la teneur :

« Douala le 11 septembre 2017.

Note de service N° 003/DG/2017, relative à la gestion des ordres à la clientèle.

A compter de la date de signature de la présente, la mention du solde sur un ordre donné par la clientèle (transfert, virement, etc.) n’est plus obligatoire sur le document signé par le client. Le contrôle du solde est effectué par le système d’information au moment de l’exécution de l’ordre.

Nous comptons sur la stricte application de la présente note, qui abroge tous les textes de procédure concernés.

                                    Signé M. MOHAMMED MEJBAR, directeur général ».

Il faut noter que la mention du solde portée sur un ordre était la première alerte pour le Directeur d’Agence ou le gestionnaire qui a la bonne connaissance de son client pour détecter les opérations frauduleuses.  Par cette note, le directeur général les exclut du processus et ordonne l’exécution directe des ordres (décaissements, transferts,…) tant que le solde du compte le permet ; le contrôle du solde étant « effectué par le système d’information au moment de l’exécution de l’ordre ». Autrement dit, un client peut décaisser ou transférer des centaines de millions pour autant que son solde le lui permette. C’est ce dispositif qui a permis à M. MOHAMMED MEJBAR de faire volatiliser plus de deux milliards de FCFA.

La seconde note signée le 21 décembre 2018 et dont ci–dessous la teneur, porte sur « le traitement des transferts incomplet ».

                                                               « Douala le 21 décembre 2018

Note interne N°013/DG2018 relative au traitement des transferts incomplets.

Le traitement des transferts incomplets ne respectant pas totalement la règlementation comporte un risque financier très élevé.

Aussi, ces opérations ne doivent être réservées qu’à une clientèle de premier choix, même quand le client accepte de constituer une provision de 20%.

Nous attirons l’attention du réseau sur cette situation et lui demandons de ne présenter à l’accord que les clients remplissant parfaitement ce critère de premier choix.

Les dossiers incomplets ne doivent être traités qu’avec la triple signature de Messieurs BELKADI, MENYE et moi-même.

Cordialement.                              Signé M. MOHAMMED MEJBAR »

Cette note vous plonge directement dans l’univers économique et financier du décor sacrificiel de la banque.  M. MOHAMMED MEJBAR, Directeur Général de SCB Cameroun, instruit officiellement les collègues de ne plus traiter les opérations de transferts des clients, quand bien même ceux – ci rempliraient tous les critères réglementaires et exigibles, y compris la constitution de 20% de la provision, et de traiter même les dossiers incomplets, c’est-à-dire en violation de la règlementation, lorsque le client est catégorisé de « premier choix ».  Le client de « premier choix » n’existe nulle part dans la typologie des clients au sens bancaire. Nous constaterons plus tard qu’il s’agit d’une expression floue, pure invention et comprise du seul M. MOHAMMED MEJBAR, qui lui permet de maîtriser le réseau de blanchiment exécutés naïvement ou en connaissance de cause, par sa fidèle complice de la Direction des Opérations.

Depuis la publication de cette note, toutes les opérations de transferts lui sont remontées dans un parapheur, a charge à lui de sélectionner les transferts des « clients de premier choix » qui seront exécutés. Ce dispositif a permis à lui et à ses complices de transférer massivement de l’argent dans le cadre du vaste détournement de plus de deux milliards, pour lesquels 29 camerounais (certains étant complices d’actions délictueuses) croupissent actuellement à la prison centrale de NEW-Bell.

Comment expliquer qu’une banque dans laquelle aucune des dix premières fortunes du Cameroun ne loge ses avoirs, qu’aucune multinationale ne considère comme banque principale dans sa liste des établissements financiers, peut sans risque de faillite refuser de traiter les opérations de transferts de ses clients même lorsqu’ils remplissent toutes les conditions réglementaires.  En réalité, ces fortunes locales ou ces multinationales ont l’expérience des faillites des banques au Cameroun, elles perçoivent rapidement les signes avant-coureurs de la catastrophe et prennent des dispositions conséquentes pour sécuriser leurs fonds.

Nous insistons une fois de plus auprès des autorités camerounaises pour qu’elles engagent un cabinet d’audit financier et informatique international afin de mener des travaux d’investigation au niveau du siège à Casablanca pour se rassurer de l’existence de la SCB Cameroun comme banque a part entière. Ne perdons pas de vue que les chiffres validés par les commissaires aux comptes sont ceux préalablement falsifiés dans les officines mafieuses au siège au Maroc. Nous faisons le pari que cette banque est très loin de refléter les chiffres présentés par les marocains. 

Ayant donc mis en place ces deux dispositifs procéduraux très importants M. MOHAMMED MEJBAR et dans la phase préparatoire de son forfait, il ne restera à ce dernier qu’à éloigner les éléments gênants. 

         I.3 La mise à l’écart des cadres gênants.

Certains hauts cadres de la banque ont fait les frais de la dénonciation de ce dispositif mafieux dont l’issue ne faisait aucun doute. Dès la publication de la note du 11 septembre 2017 ci – dessus mentionnée qui donnait la possibilité aux clients d’effectuer désormais des opérations de décaissements et de virements illimités sans l’avis du gestionnaire, ni de celui du Directeur d’agence, le Directeur des Opérations de l’époque s’en était fermement opposé, tout en dénonçant les risques de fraude auxquelles nous assistons aujourd’hui. Cela lui vaudra une mise en congé forcé de trois mois. Pendant son absence, l’intérim était assuré par la fidèle Mme TSAFACK, épouse MABE milie que nous avons mentionnée plus haut. Le dispositif entrait déjà en action.

Un autre collègue aujourd’hui à la retraite, diplômé des hautes études financières en France, qui en 30 ans de carrière a occupé presque toutes les fonctions de Direction dans la banque, s’était retrouvée durant deux semaines sans bureau, errant dans les couloirs avant d’être également mis en congé forcé pour deux mois, pour avoir dénoncé la déconstruction du dispositif organisationnel du réseau commercial qui devrait avoir pour conséquence la dégradation du portefeuille. Phénomène auquel nous assistons aujourd’hui, au point où le Directeur Général a en date du 28 mai 2019, convoqué une réunion de ce qui tient encore lieu de Comité de Direction, pour implorer l’unité et la discrétion autour de la publication des chiffres falsifiés de la banque.  Selon lui, on ne saurait publier des chiffres qui démontrent la faillite de la banque. Le Directeur Financier s’étant désolidarisé de cette idée, cela lui vaut aujourd’hui d’être considéré comme un membre de l’axe du mal, et d’être vilipendé à travers les réseaux sociaux.

Comment ne pas également citer le cas de ce collègue, qui a plus de trente ans de carrière aussi, a occupé toutes les fonctions au sein de la Direction informatique, a été le chef de projet de la migration de tout le système informatique de la banque lors de sa reprise par les marocains, et qui après avoir été promu comme chargé de missions auprès de l’ancien DG pour conduire les projets structurants inscrits au plan développement de la banque, a été finalement affecté a une fonction humiliante au sein de la direction des Opérations.

Nous citerons également le cas de ce haut cadre formé en France, qui avait été débauché par la banque pour occuper le poste de Responsable de la Conformité et qui, devenu Responsable des moyens généraux sous l’ancien DG, est aujourd’hui affecté à la Direction des Risques pour valider des opérations (niveau N-3).

Tout comme cet autre collègue toujours formé en France qui aura qui aura grandement contribue à la mise en place de l’infrastructure de la Direction Informatique, et qui deviendra successivement Responsable de l’Organisation pour finalement en coiffer toute la Direction sous l’ancien Directeur Général, pour se voir lui aussi rétrogradé sous M. MOHAMMED MEJBAR.

La liste est longue, mais nous ne saurions ne pas mentionner la mise à l’écart du contrôleur de gestion à qui M. MOHAMMED MEJBAR a toujours reproché de ne pas vouloir l’aider dans la falsification des chiffres, ou encore le limogeage de la responsable des achats qui s’était toujours refusée de se prêter au jeu du faux en écriture qu’organisaient M. MOHAMMED MEJBAR et Mme BIBOUM. Elle fait aujourd’hui l’objet d’un matraquage du dispositif criminel du trio MOHAMMED MEJBAR – M. OMAR BELKADI – Mme BIBOUM Emilienne. En effet, dans la même semaine, elle a reçu deux lettres de nomination signées du Directeur Général l’affectant à la même fonction dans deux agences différentes. La première l’affectait à l’agence de Bonaberi.  S’étant aperçu que cette nomination la rapprochait de son lieu de résidence, à moins de 30 minutes de l’agence, le même Directeur Général signera trois jours plus tard une seconde note en annulation de la première, l’affectant cette fois à l’agence de la Cité des Palmiers située dans la ville de Douala, à plus de 40 Km de son domicile et à plus 1h30 de route.  Une action de harcèlement psychologique, revancharde et lâche comme on en trouve très souvent dans toutes les organisations mafieuses. Des cas similaires sont courants à la SCB. 

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Revisitons le dispositif :

M. MOHAMMED MEJBAR…

–        A recruté ses fidèles et les a positionnés dans la chaîne de traitement des transferts et de décaissements des espèces.

–        A éloigné tous les hauts cadres susceptibles de perturber son dispositif criminel

–        A signé deux notes importantes ; la première donne la possibilité aux clients de faire des retraits et des transferts illimités à la banque, la seconde lui donne le contrôle quasi exclusif sur la sélection des transferts à exécuter.

Maintenant il peut passer à la phase de mise en œuvre de son plan macabre.

II.     La mise en œuvre.

La mise en œuvre a été un processus très simple. Les complices internes et externes de M. MOHAMMED MEJBAR étaient chargés de sélectionner dans leurs portefeuilles ou dans leur entourage proche, des « clients de premier choix » et de leur proposer d’accepter la modification à la hausse du solde de leur compte contre rémunération.  Une autre stratégie était d’ouvrir directement des comptes à certaines personnes pour les besoins de la cause. Cette deuxième catégorie de complices internes a été protégée par le gang bien qu’ayant été formellement identifiée. Le montant de la rémunération une fois accepté par le client, le numéro de compte de ce dernier devant être remonté jusqu’au siège de la banque au Maroc via des canaux obscurs, où le solde du compte était modifié à la hausse, généralement en centaine de millions.

Une fois arrivé sur le compte du client, les complices en interne dans les agences SCB, facilitent les retraits espèces dans les guichets ou les virements vers des comptes écrans, facilités en cela par les deux notes de service qu’avait pris soin quelques mois plus tôt de signer le Directeur Général, dont il sélectionnait personnellement les transferts à exécuter.

Fort heureusement, l’un des complices internes qui a reconnu les faits, fait partie des prévenus actuellement en détention préventive à la prison centrale de New – Bell dans le cadre des enquêtes. Reste à espérer qu’il apportera une contribution sans faille au démantèlement de cette nébuleuse marocaine. Il nous paraît d’ailleurs important qu’il puisse bénéficier d’un dispositif de sécurité particulier, afin d’éviter son élimination physique par le réseau mafieux, car M. MOHAMMED MEJBAR est prêt à tout pour légitimer son crime.  Il a par le passé tenté cyniquement d’acheter son silence en le portant à la tête de la plus grande agence du réseau de la SCB Cameroun pendant qu’il était incarcéré à la PJ, tout en étant conscient qu’il ne prendrait jamais fonction. Il a en vain essayé de le couvrir en passant sous silence les rapports d’audit interne qui démontraient les décaissements de plus de trois cent millions de FCFA dans les comptes de son Agence avant son arrestation.

III.    Les tentatives de dissimulation des preuves.

Le processus de dissimulation des preuves consiste à rentre complexe, contradictoire, vertigineux au sens propre d’une nébuleuse sa reconstitution. Toute la stratégie avait été pensée à l’avance et même rejouée à plusieurs reprises selon toute vraisemblance. La première étape était de choisir des boucs émissaires autour desquels la stratégie devait se construite. Le profil idéal est vite trouvé. Il s’agit des informaticiens de la banque, pourtant complètement écarté du processus de gestion des données de productions et des infrastructures informatiques, tous basés à Casablanca au Maroc. M. MOHAMMED MEJBAR poussera l’outrecuidance de prétendre que les 53 clients environ concernés selon lui par cette fraude, étaient tous des amis et connaissances de ces informaticiens, qu’ils leur communiquaient leurs numéros de compte, et ces derniers étaient chargés de les créditer. D’où la plainte portée contre les clients pour « abus de confiance aggravé en complicité avec les informaticiens ».  Il ne s’agit pas du scénario d’un roman, mais de la réalité absurde qui se déroule actuellement sous nos yeux. 

         III.1  Le dispositif de couverture.

M. MOHAMMED MEJBAR avait bien compris qu’il aura besoin de la police judiciaire et de la magistrature camerounaise pour légitimer son crime. Pour cela, Mme BIBOUM devra quelques mois auparavant recruter à ses côtés la belle fille du procureur général du littoral, qui jusqu’à présent fort heureusement, n’a en aucun moment (à notre connaissance) entravé la procédure judiciaire à la grande déception des membres du gang. Reste à espérer qu’elle ne subira pas la foudre mafieuse de M. MOHAMMED MEJBAR et ses complices.  Mme BIBOUM doit également se nouer d’importantes relations au sein de la Délégation Régionale des Renseignements et de la Police Judiciaire du littoral. Elle utilisera les relations avec les renseignements généraux du littoral pour faire arrêter lâchement tel un criminel, son plus proche collaborateur à son bureau avant de le faire livrer en fin de journée à la police judiciaire, sans le moindre entretien préalable avec celui-ci.

         a.  La fabrication des preuves

Tout avait été bien planifié longtemps à l’avance, puisqu’au lendemain de l’arrestation et de l’incarcération de nos collègues à la PJ de Douala le vendredi 01 mars 2019, M. MOHAMMED MEJBAR informera les médias qu’il a mis aux arrêts « des criminels financiers, des ennemis de la banque… ». C’était déjà la stratégie de l’égarement ou de la fausse piste qui se mettait en branle. Ensuite, le même Vendredi 01er Mars 2019 dans l’après-midi (nous avons des témoins oculaires), deux mercenaires marocains en provenance du Maroc vont littéralement cambrioler le bureau des informaticiens, emportant leurs ordinateurs durant tout le week-end. C’est à se demander si la décision de faire venir ces mercenaires du Maroc pour le Cameroun ne s’inscrivait pas déjà dans un planning prédéfini. Pourquoi M. MOHAMMED MEJBAR n’a t – il pas attendu le lundi 04 mars afin que les ordinateurs de ces informaticiens soient audités en leur présence et avec l’assistance de l’audit interne ? Qu’est ce qui justifiait l’urgence de leur incarcération le vendredi alors qu’une mission arrivait le lundi suivant?  Là où les suspicions s’écartent au profit d’intime convictions sur le fait que c’est bien M. MOHAMMED MEJBAR qui a préparé et mit en œuvre cette vaste fraude, c’est lorsque nous apprendrons que suivant un rapport d’audit, des connexions vers des serveurs basés au Maroc ont été créées sur les postes des informaticiens. Il faut dire qu’il s’agit des connexions qui n’avaient jamais existées sur les ordinateurs de ces informaticiens. Nous avons rétrospectivement compris que la mission de ces mercenaires marocains invités par le Directeur Général était de fabriquer les preuves. Malheureusement, il n’est pas facile de fabriquer les preuves en informatique. Nous avions par ailleurs eu l’occasion de rencontrer très souvent l’un de ces mercenaires durant son séjour. Un personnage au crâne luisant même dans la pénombre, ayant une démarche rapide, fuyant les gens du regard à chaque croisement dans un couloir de la banque ou rebroussant tout simplement chemin.

         b. Le rôle de la police judiciaire (PJ) de Douala.

Chaque mystère que nous découvrons s’ouvre sur un autre encore plus inimaginable. Dans la plainte déposée par la banque à la PJ de Douala le 01 mars 2019 et qui a servi à l’audition de nos collègues, M. MOHAMMED MEJBAR disait que sa plainte était motivée par « les rapports de l’audit interne, du Contrôle permanent et de la sécurité SCB et du groupe, qui ont permis de démontrer sans équivoque l’implication directe des accusés dans la modification des soldes à la hausse ».  Il poursuivait en qualifiant ces actes de « cybercriminalité, crime en bande organisé … ». 

Malheureusement, la plainte contenue dans le dossier de nos collègues transmis au TGI (Tribunal de Grande Instance) de Douala n’est plus la même. Aucun des termes sus mentionnés n’y figure. En effet, s’étant rendu compte après les auditions de nos collègues que les rapports mentionnés dans la plainte par M. MOHAMMED MEJBAR n’existaient pas, qu’il ne s’agissait que d’une tentative malheureuse de fabrication des preuves, la police judiciaire camerounaise, en collusion avec des mercenaires marocains déterminés à détruire les vies entières des camerounais, a aidé à la substitution de la plainte initiale.

Comment expliquer dans une procédure judiciaire, qu’une plainte qui a servi à l’audition et à la mise sous mandat de dépôt de nombreux camerounais soit substituée par une autre, sans pour autant réauditionner les prévenus ? En évoquant au début de nos publications l’hypothèse d’une corruption massive de la PJ dans ce dossier, nous étions loin d’imaginer la profondeur de la complicité et de la synergie mafieuse qui existe entre des mercenaires marocains et ceux qui sont sensés veiller en toute impartialité au respect de la loi.

    c.  La mission d’audit et les perquisitions.

24h après la restitution des ordinateurs des informaticiens dans leurs bureaux, après un séjour de 48h dans les laboratoires des mercenaires marocains en mission commandée de fabrication des preuves, la PJ initiera une perquisition dans leurs bureaux accompagnés d’un « expert en cybercriminalité », présenté par la PJ comme étant un auditeur indépendant commis par leur soin, dont le rôle était d’auditer les ordinateurs des informaticiens. Les enquêteurs de la PJ qui les accompagnaient, refuseront la présence des avocats de nos collègues tout en admettant celui commis par la banque.  Face au constat évident que ces ordinateurs avaient été manipulés durant l’absence des propriétaires, les serrures des bureaux remplacées, les bureaux bouleversés, les officiers de la PJ refuseront d’en faire mention dans les procès-verbaux de perquisition.

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Nos enquêtes nous permettront de constater stupéfaits, que cet expert n’était pas commis par la PJ comme le prétendaient les enquêteurs, mais plutôt par la banque et payé à ses frais (nous reviendrons sur les compétences de ce soi-disant expert qui n’en est pas à son premier forfait dans une autre communication).

En tout état de cause, les informations contenues dans son rapport étaient loin de convaincre les enquêteurs de la PJ. Comment pouvait-il en etre autrement tant il est vrai que dans ledit rapport, la logique informatique et la rigueur de l’audit seront malmenées, et chaque phrase viendra contredire la précédente.

Dans une ultime tentative d’assistance à leur allié M. MOHAMMED MEDJBAR, les enquêteurs de la PJ initieront une perquisition aux domiciles de nos collègues sans aucun mandat du procureur, tout en refusant une fois de plus la présence de leurs avocats. 

Nous avons pu prendre connaissance de deux rapports. L’un qualifié de « rapport technique » et l’autre « d’expertise cybercriminel ». Nous avons sollicité l’assistance d’un spécialiste en base de données ORACLE, qui est la base de données utilisée par SCB Cameroun.

Le rapport « d’expertise cybercriminel » est un document de 91 pages. Dans  42 pages, l’expert s’évertue à démontrer que, constituent des preuves irréfutables de planification et de modification de soldes par les deux informaticiens, le fait d’avoir de très bonnes relations professionnelles, d’avoir suivi à leur frais divers formations leur ayant permis d’acquérir une expertise dans leur domaine, d’avoir fait une proposition organisationnelle des services de la banque au Directeur Général et sollicité une amélioration de son statut professionnel pour l’un, et pour l’autre, le fait d’avoir projeté de se rendre aux USA. Ce rapport continue en versant au dossier la liste des documents informatiques trouvés dans les bureaux et ordinateurs des informaticiens. Comme si vous reprochiez à un juriste d’avoir des documents juridiques dans son cabinet, ou à un comptable de posséder des documents d’expertise comptable. Nous avons eu des crampes d’estomac lorsque le rapport brandit comme l’une de preuves principales, le dictionnaire des données SQL découvert sur les ordinateurs des informaticiens. N’est-ce pas de l’hérésie de reprocher par exemple à un juriste d’être en possession d’un dictionnaire juridique, ou à un comptable d’avoir un dictionnaire comptable ! La moitié du rapport est consacré au commérage, à la présentation des CV des informaticiens pour démontrer qu’ils ont l’expertise du métier, etc. Des inepties renversantes de cette nature constituent pour la banque des preuves de fraude. Nous parlons bien d’une fraude de plus de deux milliards de FCFA.

Le reste du rapport est consacré aux captures d’écran réalisées sur les ordinateurs des informaticiens, lesquels sont supposés avoir servi à la fraude. A ce niveau, nous nous sommes longtemps interrogés sur le niveau de connaissance du sujet de cet auditeur. Chaque commentaire vient contredire les captures d’écrans et les conclusions sont tout aussi bien en déphasage que les commentaires. C’est ce qui vous arrive en général dans cet exercice lorsque vous voulez tromper la justice en fabricant les preuves. La fabrication des preuves informatiques est un exercice extrêmement complexe. Nous recommandons tout simplement à la juge, de remettre ces captures d’écran qui tiennent lieu finalement d’UNIQUE élément de preuve pour la banque, à n’importe quel étudiant qui a déjà suivi les deux premiers chapitres du langage informatique SQL, et il vous les démontrera autour d’une tasse de thé. Incompétence ou complicité d’un plan macabre ? Difficile de répondre au regard de l’étoffe de l’expert qui a élaboré le document.

Le second rapport qualifié de rapport technique, est une sorte de document qui va au-delà de la métaphysique. Une succession de déclarations et de conclusions à charge, sans aucune trajectoire cohérente. Une pâle copie mot à mot des termes de la plainte.    

 Nous ne saurions en dire davantage sur ces différents rapports. Le problème étant encore en cours d’instruction devant le tribunal. Cependant, nous rendrons tous ces rapports publics aussitôt que nous pourrions entrer en leur possession dès la fin de l’instruction, afin de dératiser le milieu de l’audit des personnes qui font honte à la profession. L’éthique en est la vertu principale.

Dès le début de cette procédure, nous évoquions l’absence de preuves tangibles dans ce dossier. Aujourd’hui, après la prise de connaissance et examen du dossier, nous affirmons et confirmons avec force et conviction, l’absence TOTALE de preuves. Aucun élément dans ce rapport, ne permet même d’envisager l’hypothèse d’une modification de solde par ces informaticiens. Comment cela aurait pu en être autrement, dans la mesure où la fraude a eu lieu sur un serveur hébergé à Casablanca, sous la gestion exclusive des marocains. Malheureusement, ce rapport ne contient aucun indice de preuve issue de ce serveur. Pourquoi M. MOHAMMED MEJBAR ne fournit – il pas des preuves directement issues du serveur basé à Casablanca sur lequel les soldes ont été modifiés, alors qu’il existe sur ces serveurs des fichiers de journalisations qui retracent l’ensemble de ses activités y compris toutes les connexions et manipulation des données ? La réalité est que les marocains ont consulté ces fichiers et ils savent que les camerounais n’y ont rien à voir. C’est comme si en cas de catastrophe aérienne, au lieu de consulter la boîte noire, vous consultiez les téléphones portables des passagers pour déterminer les causes du crash. C’est la preuve évidente que les marocains n’ont aucune preuve contre ces informaticiens qu’ils veulent en faire des boucs émissaires.

Pour tout ce montage hideux, 29 camerounais sont privés de liberté depuis bientôt quatre mois sans même pouvoir bénéficier d’une liberté provisoire. Les mois qui viennent sont consacrés aux vacances judiciaires. Il n’est pas exclu qu’au mépris des vies de ces camerounais innocents et des souffrances de leurs familles, leur séjour carcéral soit prolongé le temps du mois de vacances de la juge. Nulle part au monde, même dans les recoins les plus primitifs, où il y a absence totale de civilisation, on n’assisterait à une telle tragédie humaine de compatriotes supposés avoir des droits les plus élémentaires, voir bénéficier de la protection de leur pays dans le bénéfice du doute.  Nous ne saurions rester passif face à une telle tragédie. Il ne s’agit plus uniquement d’une affaire des camerounais actuellement en détention dans le cadre de l’affaire SCB, mais de celle de nombreux camerounais qui clament leur innocence du fond des cachots sans pouvoir se faire entendre.

Tous les éléments tangibles et vérifiables que nous venons de décrire, sont trop convergents pour ne pas en faire un sens.  M. MOHAMMED MEJBAR est bel et bien celui qui a préparé et mis en œuvre le plan macabre de fraude massive de plus de deux milliards de FCFA.

Récapitulons le dispositif de maquillage des preuves :

–        M. MOHAMMED MEJBAR construit un réseau virtuel de fraude 100% camerounais.

–        Il sélectionne ensuite des boucs émissaires : les informaticiens qu’il présente comme étant le noyau du réseau.

–        Convoque la presse le même jour pour égarer l’opinion sur l’origine de son forfait

–        Les fait arrêter avec un autre collègue des ressources humaines le vendredi 01 mars 2019

–        Fait venir le lundi 04 Mars 2019 deux mercenaires marocains qui vont manipuler les ordinateurs des informaticiens durant quelques jours.

–        Sous le couvert de la PJ, la SCB Cameroun fera recruter un auditeur expert en cybercriminalité payé à ses frais qui viendra constater sans contradiction des bribes de preuve qui paraitront évidentes et qui commettra par la suite un rapport complètement incohérent et rédigé radicalement à charge.

Nous lançons un appel à toutes les expertises nationales et internationales, des femmes et hommes de médias, des ONG des droits de l’homme, des juristes, des organismes publics, etc., susceptibles d’apporter une contribution à cette situation ubuesque de la SCB ou pour toute autre situation similaire, de nous contacter à l’adresse à la fin de ce document. Le Maroc est aujourd’hui le premier pays du Maghreb dans le blanchiment des capitaux. Les institutions camerounaises sont trop faibles pour pouvoir à elles seules combattre ce fléau qui malheureusement ira grandissant au regard des investissements massifs des marocains dans notre pays. Même les européens n’y parviennent pas.  Il s’agit d’un effort de vigilance et de sensibilisation collectif.

TO BE CONTINUED!!!!!! 

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