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Cameroun: Arrestation et séquestration arbitraire de MICHEL BIEM TONG, cyberjournaliste et défenseur des droits de l’Homme – Icicemac

Cameroun: Arrestation et séquestration arbitraire de MICHEL BIEM TONG, cyberjournaliste et défenseur des droits de l’Homme

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Que dans la journée du 23 octobre 2018, à 14h48mn, MICHEL BIEM TONG, cyberjournaliste, défenseur des droits de l’Homme au Cameroun et promoteur du site d’information en ligne Hurinews.com et de Hurinews-WebTV, a passé un appel de détresse à Mandela Center International pour confirmer qu’il se trouve dans les locaux du Colonel Joël Émile BAMKOUI, Directeur de la Sécurité Militaire (Semil) au ministère camerounais de la défense, à la demande de ce dernier;

Qu’à 15h16 mn, Mandela Center International a dépêché, en urgence, dans les locaux de la Semil, une équipe pour l’assister mais l’équipe n’a pas pu accéder à lui dans la mesure où il avait été délesté de son téléphone et elle n’a pas pu le repérer dans les multiples bureaux
de la Semil;

Que tous les efforts en vue de le rencontrer sont demeurés vains des heures durant;
Que selon les déclarations de l’activiste des droits de l’homme confiées à Mandela Center International, ce 23 octobre 2018 à 7h37mn, il est harcelé au téléphone, avec un air gentil, par le colonel BAMKOUI depuis le jeudi 18 octobre 2018 et les appels sont
devenus insistants le samedi 20 octobre 2018 pour une rencontre dans un lieu autre que
son bureau et qui restait à communiquer ;

Que selon les confidences à Mandela Center International le 22 octobre 2018 à 07h38 :
«Le colonel Bamkoui m’a fait savoir qu’il détient une bande sonore dans laquelle je demande aux Ambazoniens de poursuivre la lutte. Pourtant,je n’enregistre jamais de bande sonore quand je veux effectuer une sortie. C’est vrai que je ne l’ai pas fait, c’est quelqu’un qui se serait sans doute passé pour moi (…). Stp, fais une note à propos et conserve-la au cas où …»;

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Que le défenseur des droits humains n’a reçu la moindre convocation ou n’a jamais été informé d’une procédure judiciaire contre lui;

Que par l’intermédiaire de nos multiples réseaux, nous avons pu entrer en contact téléphonique avec le Colonel BAMKOUI ce 23 octobre 2018 à 18h43mn et il a confirmé, d’un ton menaçant, qu’il est détenu à la gendarmerie;

Que selon les informations en notre possession, il serait en « exploitation approfondie » (torture systématique aux fins d’extorsion des aveux) dans les locaux du Service Central des Recherches Judiciaires du Secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale ;

Que le défenseur des droits humains, réputé pour ses positions tranchées en faveur de la cause de la minorité anglophone persécutée au Cameroun serait accusé d’incitation ou d’apologie du terrorisme et atteinte contre la sureté intérieure de l’Etat;

Qu’il s’agit là d’une violation flagrante des dispositions du Code de Procédure pénale relative à l’enquête préliminaire notamment l’Article 116 — (1) ;
Que les droits procéduraux de la victime n’ont pas été respectés conformément à l’Article
122 (1) a) : « Le suspect doit être immédiatement informé des faits qui lui sont reprochés. Il doit être traité matériellement et moralement avec humanité;

Qu’il s’agit clairement d’une détention arbitraire qui est une violation du droit à la liberté et s’inscrit dans le non-respect du droit national et des standards internationaux auxquels le Cameroun a librement souscrits;
Que selon le Groupe de travail sur les détentions arbitraires auprès des Nations unies (créé par la résolution 1991/42 du Conseil des droits de l’Homme), « la privation de liberté est arbitraire lorsque la privation de liberté résulte de poursuites ou d’une condamnation relatives à l’exercice de droits ou de libertés proclamés dans les articles 7, 13, 14, 18, 19, 20 et 21 de la Déclaration universelle des droits de
l’homme et aussi, pour les États parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dans les articles 12, 18, 19, 21, 22, 25, 26 et 27 de cet instrument (catégorie II) » ;

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Que selon l’article 9 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : “Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé”;

Que l’article 9(1) du Pacte international relatif aux droits civils et politiques stipule
que: “Tout individu a droit à la liberté et à la sécurité de sa personne. Nul ne peut faire l’objet d’une arrestation ou d’une détention arbitraire”;
Que le droit à la liberté de la personne mentionné dans l’Article 6 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples a été violé sur toute la ligne: « …Nul ne peut faire l’objet d’une arrestation ou d’une détention arbitraires. Nul ne peut être privé de sa liberté,… » ;

Que l’État Camerounais a l’obligation de se conformer, en toutes circonstances, aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme, adoptée le 9 décembre 1998 par l’Assemblée générale des Nations Unies, en particulier ses articles 1 et 12.
Eu ég[r^ à tout ]_ qui pré]è^_, M[n^_l[ C_nt_r Int_rn[tion[l :

1. Condamne, avec des termes exceptionnellement durs, cette séquestration irresponsable, d’un défenseur des droits de l’homme par le régime de Yaoundé ;
2. Exige, avec toute la fermeté, la libération immédiate et sans condition du citoyen MICHEL BIEM TONG et l’abandon de toutes les charges contre lui ;
3. Rappelle, toujours, 3. Rappelle, toujours,avec insistance avec insistance, au régime de Yaoundé qu’un Etat qui ne respecte pas
ses engagements internationaux qu’il a librement souscrits n’est qu’un « Etat voyou Etat voyou»;
4. Avise, enfin, l’opinion, 4. Avise, enfin, l’opinion, que Mandela Center International, mettra en branle tous ses réseaux de pression, dans les prochaines heures, pour obtenir la libération immédiate de ce compatriote victime de l’arbitraire du régime BIYA, suivie de la réparation du préjudice subi conformément à l’Article 9 du Pacte international relatif aux droits civiques et politiques.

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Jean Claude Fogno
Mandela Center International, Yaoundé

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