PATRICE NGANANG PARLE DE SES PLUS BEAUX MOMENTS A LA PRISON DE NKONDENGUI “COMMUNIER AVEC LES ANGLOPHONES”

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MES PLUS BEAUX MOMENTS EN PRISON – COMMUNIER AVEC LES ANGLOPHONES par Patrice Nganang

Comme ici, pour la fête de Noël, avec Mancho, Terence, Roland, et Ben Muna, leur avocat – je dois dire que des mon arrivée à Kondengui ou ils m’ont accueilli par une standing ovation, et ici, lors de la réunion au Mineur ou ils ne cessaient de venir pour des photos avec Muna et moi et Mancho qu’ils disaient ‘historiques’, j’ai compris qu’ils avaient saisi instinctivement pourquoi j’étais en prison, quand les journaux francophones du pays que je lisais, quasi unanimement parlaient d’autre chose, et mieux, enlevaient toute motivation à mon texte querellé, et quand certains intellos francophones, pour enfoncer le clou me disaient ‘cliniquement fou.’

 

Les Anglophones, quant à eux, avaient immédiatement compris mon vécu carcéral dont ils n’avaient pourtant pas été les témoins – mon interrogatoire à la PJ, toute mon interrogatoire, se concentrait en effet sur pourquoi j’étais allé en zone anglophone, pourquoi j’y avais passé deux semaines, ce que j’y faisais, et qui j’avais rencontré, et uniquement de manière périphérique sur mon posting de Facebook – que d’ailleurs ma photo prise à Buéa avec Agbor Nkongho illustre -, dont les accusations formelles ont très vite été vidées et abandonnées comme on sait. Le plus extraordinaire pour moi, c’est pourquoi la classe intellectuelle francophone, dans sa totalité, de A a Z, a choisi de ne pas motiver mon texte querelle, et même, de démotiver celui-ci en le sevrant de sa relation organique avec ma visite pourtant publique et publiée avant mon arrestation, en zone anglophone – il y’a comme une conspiration intellectuelle francophone pour mater les Anglophones dans le silence total.

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De mes affaires, je me suis rendu compte hier, les gens de la PJ, directeur, vice-directeurs, ont pour couronner le tout, confisque une chose sans la mentionner dans le papier qu’ils m’ont fait signer à ma sortie de prison le 27, avant mon expulsion du pays – le ndomo ndomo que j’avais acheté à Commercial Avenue à Bamenda à 1500Fcfa, et dont j’avais montré la photo ici – voir en dessous. Durant les premiers jours à la PJ, mes gardes m’appelaient tous ‘Ambazonien’, avec tout ce que cela comporte comme menace. En prison, à Kondengui, grace aux mets communaux et quotidiens avec les Anglophones, et je les mangeais avec eux chaque jour, au Quartier 3, dans ce qui pour moi est le Parlement Anglophone de Kondengui, la congregation des centaines de détenus anglophones de la zone en guerre – et j’ai vu hier que Biya y envoie des chars d’assaut -, je suis finalement devenu ce que je suis. Un jour un des détenus de ma cellule au Quartier 11, m’a dit ceci: ‘le bruit court que les Secessionnistes viennent te voir.’ C’est qu’en fait des mon arrivée, ils venaient dans ma cellule une dizaine d’Anglophones par jour, le leadership anglophone m’apportait à manger dans mon Quartier, au point ou j’ai eu peur que, à cause de cette communion, je pourrai être envoyé au SED, dans une autre prison donc, et le leur ai dit. Nous avons trouve un autre moyen, plus efficace, en dehors de la Bibliothèque mise sous surveillance, pour nous voir chaque jour – en frères. Ca me manque deja. But I will keep the faith in deeds.

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Concierge de la république.

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