Cameroun une affaire d’État: maffia au sommet- DÉJÀ PAYÉ 54 MILLIARDS FCFA POUR UN PROJET DÉJÀ SURFACTURÉ À 25 MILLIARDS FCFA.

0 1 036

Le scoop de la matinale de jeudi… CYRUS NGO’O A DÉJÀ PAYÉ 54 MILLIARDS FCFA POUR UN PROJET DÉJÀ SURFACTURÉ À 25 MILLIARDS FCFA.

C’est une affaire d’Etat. L’un des plus gros scandales depuis l’indépendance du Cameroun. Un scandale au dessus de l’affaire de l’avion présidentiel pour laquelle Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso ont été envoyés en prison. Cyrus Ngo’o le directeur général du port autonome de Douala a été entendu hier au tribunal criminel de 10h à minuit trente. Soit 14 heures d’audition dans un gros scandale d’évasion des capitaux et de blanchiment d’argent.

En réalité, il ne s’agit pas de 31 milliards fcfa dans le projet de « sécurisation physique du périmètre et du contrôle des accès du port de Douala ». Nos sources au tribunal criminel spécial indiquent c’est 54 milliards fcfa qui ont été débloqués sur ordre du directeur général du port autonome de Douala. Or les documents initiaux de passation du marché que vous avez en copie soulignent que le 13 avril 2018, Ferdinand Ngoh Ngoh qui est celui qui donne ce « marché spécial » à la compagnie israélienne PORTSEC, a fixé le coût à 25 milliards 369 165 443 Fcfa. Ce projet devait être achevé deux ans plus tard, soit depuis avril 2020. 3 ans après le projet n’a pas été livré. Or l’Etat du Cameroun ( le contribuable camerounais) à travers le port autonome de Douala, a déjà payé deux fois le coût d’un projet déjà surévalué. Ces milliards de Fcfa des fonds publics se sont retrouvés au Liechtenstein, au Panama, à Dubaï et aux Seychelles. Tous ces États sont considérés comme jardin d’Adam et Ève des criminels les plus redoutables de la finance internationale. En français facile, des paradis fiscaux. Il y a encore plus grave dans cette affaire.

La sécurité du port était assurée par G4S et Omnibuisess et coûtait 1 milliard de Fcfa par an au port de Douala avant l’arrivée de l’actuel directeur du PAD. Quand on décide de moderniser cette sécurité les offres sont faites. L’offre la plus onéreuse était à 3,8 milliards fcfa. Or le projet a déjà coûté au peuple camerounais 15 fois plus.Les auditions se poursuivent actuellement au tribunal criminel spécial et Cyrus Ngo’o est interdit de sortie du territoire.

Lire aussi:   Coronavirus : les recommandations pour se protéger

Le scoop de la matinale de mardi … AFFAIRES CYRUS NGO’O : REVELATIONS EXCLUSIVES SUR UN SCANDALE DE BLANCHIMENT D’ARGENT DE 31 MILLIARDS FCFA

L’une des affaires qui attend Cyrus Ngo’o demain au Tribunal Criminel Spécial est un scandale que je révélais déjà en exclusivité le 3 février 2019. Je soulignais à cette époque que le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh instruisait le directeur du Port Autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o d’octroyer un marché de 25 milliards Fcfa pour la « sécurisation du périmètre et du contrôle des accès du port de Douala » à une mystérieuse société appelée PORTSEC. S.A.

Le contrat de sécurisation du Port de Douala était exercé depuis 2014 par les sociétés G4 forces security et Africa Omnibuisess qui se répartissaient la sécurité de l’espace portuaire pour un montant d’un milliard Fcfa. Il avait donc été passé deux ans avant la nomination de Cyrus Ngo’o comme DG du PAD. La deuxième phase du contrat est arrivée à expiration en décembre 2018.

LICHTENSTEIN

C’est ici qu’entre en jeu PORTSEC S.A. Le 13 avril 2018, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngo’o Ngo’o signe avec un israélien nommé Tzafir Tzvi, DG de PORTSEC un marché spécial n°2018/001/SG/PR portant sur la « sécurisation du périmètre et du contrôle des accès du port de Douala ». Montant hors taxe du marché : 26 milliards 704 384 677 Fcfa. Montant net à payer : 25 milliards 369 165 443 FcFa. Cyrus Ngo’o, DG du Port de Douala est instruit d’exécuter ce marché de 24 mois. Le marché doit donc être achevé en avril 2020. Alors même qu’il n’ont pas réalisé 10% du marché, PORTSEC S.A réussi à obtenir un avenant de 5 milliards 140 594 050 Fcfa qui porte définitivement le marché à 31 milliards 844 978 727 Fcfa. Ainsi, ce marché de sécurisation ne coûte plus 25 milliards Fcfa mais plutôt 31 milliards Fcfa.

D’après de nouveaux documents confidentiels auxquels j’ai pu avoir accès, le PAD a ordonné plusieurs virements à partir des comptes du PAD logés dans les banques Afriland First Bank et La Société Camerounaise des Banques (SCB) au profit des comptes numéro : 10.504265-0IBAN EUR LI et 500 88 12 10 504 26 500 02 BIC VOAGLI 22 chez Wolksbank Le premier virement remonte au 26 octobre 2018.

Lire aussi:   Voici la liste des membres du gouvernement qui ont la double nationalité et qui seront expulsés du Cameroun en temps et lieux suite à la jurisprudence Nganang

Le PAD demande à Afriland First Bank -Douala de virer 2 milliards Fcfa pour « paiement avance du décompte de démarrage des travaux ». Le deuxième virement est celui du 22 janvier 2019 débité du compte de la Société Camerounaise des Banques (SCB). Et il y en a eu d’autres. Or le Liechtestein où l’argent de l’Etat atterrit directement est un Paradis Fiscal, c’est-à-dire un haut lieu de blanchiment d’argent dans la finance internationale

BLANCHIMENT D’ARGENT

Le bénéficiaire de ces virements du PAD est : « PORTSEC SA C/OKOHLI & PARTNER Rechtsanwalte, General Wille-Strasse ». Une société basée à Zurich en Suisse. Jusque-là tout va bien. Sauf que “c/o Kohli & Partner”, qui administre la société PORTSEC est un cabinet d’avocats suisse dont on sait, depuis les Paradise Papers (révélation d’informations sur des sociétés offshores à partir de la fuite de documents confidentiels, en 2017), qu’il a plusieurs clients à la réputation douteuse. Le consortium International des journalistes d’investigation soupçonnant ce cabinet d’être impliqué dans des activités de blanchiment d’argent.

Mais cerise sur le gâteau, le cabinet C/OKOHLI & PARTNER qui reçoit les virements effectués du port autonome de Douala au Cameroun est le même cabinet qui a procédé en 2016 à l’acquisition pour le compte d’Eran Moas, conseiller militaire israélien de Paul Biya au Cameroun, une villa à Hidden Hills, un complexe résidentiel sécurisé de Los Angeles aux Etats-Unis. Montant de l’opération 6 milliards 500 millions Fcfa. Drôle de coïncidence, Tzafir Tzvi, DG de PORTSEC S.A est un ami de Eran Moas. Mieux encore PORTSEC SA n’a ni siège social, ni maison mère, ni la moindre représentation au Cameroun. C’est une société offshore enregistrée au Panama. C’est-à-dire dans un autre pays reconnu internationalement comme une plaque tournante du blanchiment d’argent dans le monde.

Au final, il y a huit mois, PORTSEC S.A avait déjà touché au moins 21 milliards Fcfa selon les documents en notre possession.

Lire aussi:   Owona Nguini sur les traces de Léon Mugesera qui traitait ses frères de «inyenzi (cafards) à écraser»

AFFAIRE DES 31 MILLIARDS FCFA DU PORT DE DOUALA : LES QUESTIONS QUI FÂCHENT.

Certains découvrent l’affaire PORTSEC aujourd’hui pourtant il y a deux ans que je posais déjà le problème de la passation de ce marché. Au lieu de m’écouter et rectifier le tir certains m’ont insulté. Aujourd’hui l’affaire est au Tribunal Criminel Spécial. Voici pour l’instant des pistes de réflexion.

LE CHOIX DE LA SOCIÉTÉ PORTSEC: Le premier problème de ce dossier c’est d’abord l’entreprise en charge de la sécurisation. Pour choisir une société il faut déterminer son expérience, son expertise, la qualité des travaux. Sur quelle base PORTSEC a été choisie. Son site internet est presque vide. Rien sur les précédents marchés exécutés. Aucune information sur son propriétaire.

DÉLAIS DE LIVRAISON : Marché passé en 2018 pour 25 milliards. Doit être livré en avril 2020. Entre temps plusieurs avenants interviennent pour gonfler la facture à 31 milliards fcfa. Et plus. Un an après le délai de livraison le marché n’est toujours pas livré.

PAIEMENT OFFSHORE: Il n’est pas interdit d’effectuer des paiements à des sociétés ayant des comptes dans des paradis fiscaux mais cela nécessite des préalables. Les revenus de cette société doivent être déclarés. Elle doit payer des taxes. Or PORTSEC n’a ni filiale au Cameroun, aucun siège connu et aucune activité connue.

Allez demandez au premier Dion Ngute ce qu’il pense de cette affaire. Qui sont les ayants droits économiques de PORTSEC? Pourquoi un « marché spécial » pour un projet de sécurisation du PAD? Pourquoi faire des avenants lorsque l’entreprise n’a même pas encore exécuté 10% des travaux ? Pourquoi les banques paient PORTSEC société enregistrée au PANAMA, administrée par un cabinet d’avocats basé en Suisse et qui font virer 31 milliards fcfa sur des comptes au
Liechtenstein? Tous ces pays sont des paradis fiscaux. Où était le service de compliance ( conformité) du PAD?

Si ces différentes questions ne vous posent pas de problème c’est que c’est vous qui avez des problèmes.

Je m’arrête là pour l’instant… on peut parler des missions d’enquêtes sur cette affaire au PAD.

Source WhatsApp: BORIS BERTOLT

commentaires
Loading...