Le billet de la semaine : LE REGIME BIYA EST-IL UNE ECOLE DE VOL ?

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Il y a quelques années une rumeur persistante a couru qu’un ami a moi allait être nomme ministre des finances. Connaissant le système pour l’avoir vécu et l’avoir combattu en même temps, je me suis précipité chez lui et lui ai dit ceci : « Attention cher ami, si la rumeur qui court dehors se confirme, ne compte pas sur moi pour de donner mes félicitations. Pendant que les gens viendront pour te féliciter, je viendrai plutôt pour chanter ton oraison funèbre ». Il m’a vite compris et dans un sourire appuyé m’a dit : « Evariste je ne te donnerai pas cette occasion. Merci pour le conseil ».
Aujourd’hui cette anecdote me revient à l’esprit comme prémonitoire avec tout ce qui se passe dans notre pays. Le Cameroun est encore en voie de battre encore un triste record, celui du pays au monde ou la majorité de ceux qui servent l’Etat au plus haut niveau finit en prison. Au point qu’on est en droit de se poser la question de savoir si on peut entrer dans ce régime et en sortir propre. Peut-on servir dans le gouvernement ou dans un poste de responsable sans détourner les deniers publics ? Beaucoup de camerounais se posent ces questions lorsqu’ils voient le nombre de ministres et directeurs généraux qui prennent systématiquement le chemin de la prison après avoir servi le pays. Si bien que ceux qui échappent à cette logique constituent une exception, rasant les murs pour la plupart ou prenant le chemin de l’exil de peur d’être victimes des responsabilités collectives. Le limogeage d’un membre du gouvernement ou d’un directeur général est toujours suivi de fortes rumeurs d’interdiction de sortie du territoire national prémonitoire à une arrestation, et dans 90% des cas, ces rumeurs s’avèrent fondées par la suite.
Apres Mebe Ngo.o, c’est ces jours-ci le tour l’ex ministre des Domaines, du cadastre et des affaires foncières Jacqueline Koung a Bessike et du fraichement débarqué directeur général de CAMER-Co Ernest Dikoum qui fait la une des journaux, dans un processus de descente aux enfers qui inéluctablement de les amener à rejoindre en prison une bonne centaine de membres du gouvernement, directeurs généraux et de hauts responsables de l’administration qui depuis une vingtaine d’années n’ont laissé les bureaux climatises du gouvernement, des entreprises d’état ou de la haute administration que pour se retrouver dans une cellule de la prison. Dans un humour noir des plus sarcastiques, un ami nous a dit l’autre jour qu’il y a plus d’anciens ministres en prison que libres.
S’agit-il d’une tentative presque inédite d’éradication radiale d’un cancer gangréné au risque de tuer tout le corps ou d’une épuration totalitaire a la nord-coréenne ou à la stalinienne avec la certitude que tout le monde y compris le chef va y passer ou enfin du champ de cygne d’un système tellement pourri qu’il est condamné à disparaitre comme Sodome et Gomorrhe. Wait and see

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Source: E. FOPOUSSI FOTSO

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