Pauline Poinsier Manyanga s’en est allée: L’hommage de Vincent-Sosthène FOUDA

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Pauline Poinsier Mayanga était une superbe femme, aux yeux grands et à la bouche douce, elle a eu plusieurs vies et plusieurs maris, elle avait plusieurs enfants, elle avait un mari français et gardait un passeport camerounais. C’est ainsi qu’elle s’est présentée à moi en janvier 2012, nous nous battions alors pour retrouver et restituer à Vanessa Tchatchou le bébé qui lui avait été enlevé. Il y avait dans le quotidien Le Jour, Cathy Yogo, Stephan Tchakam pour les noms qui me reviennent. Elle était hyper féminine, épaisse comme une allumette et ne mâchait pas ses mots . Pauline réglait ses comptes en direct et ne lâchait rien. Jamais. Pauline oui Pauline pouvait être Mayinga ou Poinsier selon les circonstance.

Elle a découvert le métier de journaliste en coiffant son mari disait-elle parce qu’elle se voulait esthéticienne en premier. Elle ne voulait pas de ce journaliste de salon, de l’ hôtel Hilton, elle était de Douala et ignorait les magouille politique de Yaoundé, elle se voulait journaliste d’investigation voilà pourquoi dès 1990, alors qu’il n’y a aucune liberté de presse dans notre pays, elle a su prendre sa plume, elle s’est engagée à écrire à enquêter. Oui le journalisme au Cameroun, ne nourrit pas toujours son homme à moins d’être dans des compromission pas possible voilà pourquoi Pauline Poinsier Manyanga entretenait avec le journalisme, son premier amour, son unique amour une relaition ambiguë. Elle lui avait été quelques fois infidèle, ses doigts d’esthéticienne se sont parfois posés sur mon visage alors ue j’étais invité à Douala par David Atenkeng alors journaliste à Canal 2 ou par Polycarpe Essomba encore à cette époque à Equinox télévision. Mais elle est toujours revenue au journalisme elle est demeurée journaliste.

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Quelques jours après l’odieux assassinat de Jacques Bessala Manga perpétré par des hommes sans fois ni loi, après la mort quoi deux semaines après de Stephane Tchakam, le 13 août 2012, Pauline Poinsier Manyanga fut sauvagement agressée dans un restaurant à Douala. Elle me confia alors avoir placé sa foi en Dieu et pris la Vierge Marie comme avocate. Ce fut d’une femme de foi et un chemin d’humilité. Elle avait, si mes souvenirs sont exacts, confié à ses nombreux amis combien de fois il est difficile d’être honnête au Cameroun, d’exercer comme journaliste ! Elle avait dit « Je suis en permanence en danger de mort. » Elle n’avait jamais de gilet pare-balles pour parler de sa profession ou de la société camerounaise. Elle était cependant fière de ce pays et voyait en lui un avenir radieux.

Le 29 février 2012, reste dans ma relation avec Pauline Poinsier Manyanga une date soulignée avec délicatesse et amour. Alors que le pouvoir nous malmenait dans l’Affaire Vanessa Tchatchou, alors qu’une autre plume autrefois féministe et engagée avait choisi le côté des plus forts, des nantis, Pauline fit cette article qui restera à jamais dans les annales du journalisme camerounais et africain certainement. « Vanessa joie dans sans joie. »

Elle écrivit alors en substance : « Pour parler de Vanessa Tchatchou, il faudrait d’abord avoir été soi-même, une ado. Pour parler de sa sexualité, il faudrait en avoir une soi-même. Pour parler de l’enfant de Vanessa, il faudrait savoir comment on fait un enfant. Ou à défaut, avoir une sensibilité de mère. Bref, si on veut parler du bébé volé de Vanessa Tchatchou, il faudrait d’abord s’assurer qu’on a un cœur … » .

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Oui elle s’est battue avec sa plume à ancre de sang pour que justice soit rendue et surtout que le bébé soit rendu à sa mère par ceux qui pensent qu’avec argent et passe-droit, ils peuvent tout avoir. Je sais, nous qui étions de ce combat savons oui nous savons que ce n’est pas facile d’arrêter une telle machine dans un pays comme le nôtre, ce combat je crois que désormais Pauline Poinsier Manyanga l’a gagné.

Et c’est sans doute celui qui lui était le plus cher. Voilà pourquoi je ne suis pas digne de conclure avec mes mots mais avec les siens comme pour exorciser ces maux contre lesquels elle s’est tant battue : « A Equinoxe Tv, on a entendu cette autre stupidité qui dit que Vanessa n’a qu’à faire un autre enfant pour remplacer son bébé volé ! Un manque sensible de sensibilité qui use et abuse de sensiblerie pour la sublimation d’un ego démesuré et stupide. Soyons savantes, mais soyons des femmes, merde ! Serions-nous définitivement plus stupides et ingénues que cette « pauvre » Vanessa ?

 

Vincent Sosthène Fouda Essomba

 

 

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