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NYËBË-EDOA: Crise anglophone… «UN HÉRITAGE DE PAUL BIYA : DES GÉNÉRATIONS FUTURES D’ANGLOPHONES SERONT DES « BOMBES À RETARDEMENT »  – Icicemac

NYËBË-EDOA: Crise anglophone… «UN HÉRITAGE DE PAUL BIYA : DES GÉNÉRATIONS FUTURES D’ANGLOPHONES SERONT DES « BOMBES À RETARDEMENT » 

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À l’heure où tout le Cameroun et sa diaspora se demandent : se présentera-t-il ou ne se présentera-t-il pas ? suite à sa mauvaise gestion de la crise anglophone, il convient de souligner que, les Anglophones n’ont pas la possibilité de faire le deuil de leurs morts par centaines. Leurs villages sont encore fortement militarisés, des familles disloquées, avec plusieurs membres arbitrairement détenus ou à jamais « disparus », sans compter le climat de terreur qui y règne toujours, imputable aux seules FAP (forces armées et police). Faire le deuil est pour eux un préalable au dialogue. Pour cela, les déplacés et les réfugiés Anglophones ont besoin de rejoindre leurs villages, avec la garantie de vivre en sécurité comme les autres citoyens.

Les Anglophones doivent au moins enterrer dignement leurs morts, puis faire librement leur deuil. Les rescapés ont aussi urgemment besoin d’un suivi psychologique. C’est la responsabilité du Gouvernement. Cela se fait ailleurs après la moindre tragédie. Hélas, l’Africain en général pense que, après un traumatisme psychologique, cette thérapie est une « affaire de Blancs ». Preuve que les sociétés noires sont des sociétés de psychopathes. Y a qu’à voir les images tragiques et choquantes que beaucoup publient ou partagent allègrement sur les Réseaux Sociaux pour s’en convaincre.

Pour que les rescapés et les survivants d’injustes massacres des FAP en zone anglophone ne deviennent pas des « bombes à retardement » tant redoutées, il faut qu’ils fassent le deuil de leurs morts. De quelle manière ? D’abord, le « Premier Camerounais », « Premier Magistrat », « Père de la Nation », « Chef Suprême des Armées », celui-là même qui fait la pluie et le beau temps, doit DÉMISSIONNER ou ne plus se présenter candidat à sa propre succession. Mais avant, s’il y a encore en lui une once d’humanité, il lui incombe d’instruire une enquête judiciaire, ayant pour but d’établir les différentes responsabilités au sein de tout l’appareil sécuritaire, de ce que le Droit international humanitaire contemporain appelle « crimes de guerre », contre les Anglophones.

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Ensuite, donner la parole aux Anglophones dans la sphère publique, et écouter favorablement leurs réclamations. La pacification du Nord-Ouest et du Sud-Ouest l’exige. Si non, aucun dialogue ne sera possible. Il est temps que cessent le déni et le mépris ! Nous le savons bien : le Ministère de la communication a instruit les médias traditionnels du Cameroun, de ne pas accorder la moindre interview aux Anglophones. Et c’est avec beaucoup de censure que leurs leaders, ainsi que les Francophones qui les soutiennent, s’expriment sur les chaines des radios et télévisions du pays. Rappelons aussi la note du Ministre de la « Justice », qui promet en filigrane, de faire disparaître les activistes de la cause anglophone, avec l’aide des services secrets. Car au Cameroun de Paul Biya, la « justice » est aux ordres. Nous en sommes conscients.

Voilà le « b a : ba » de la guerre médiatique, sous-jacente à la guerre idéologique. Celles du Gouvernement ont pour objectifs : blanchir Biya à grands coups de pinceaux et légitimer les répressions sanglantes de ses FAP, à grands renforts de vuvuzelas. C’est finalement sur les Réseaux Sociaux et les médias étrangers que l’on peut sentir le pouls de la juste colère et la tristesse des Anglophones. Cela n’aide pas la Nation, dans une perspective de dialogue et de réconciliation. À force de les museler, cela retardera seulement l’explosion de la violence qui bouillonne déjà en eux.

Enfin, chaque rescapé des tueries en zone anglophone, doit être l’objet d’un suivi psychologique personnel et collectif. Les rescapés des catastrophes de Nyos, de Nsam, et d’Éseka en avaient aussi besoin. À la différence que ces derniers ont librement exprimé leur chagrin et leur tristesse, et se sont fait consoler par toute la Nation. L’une des manifestations fondamentales de l’adhésion au pouvoir est la compassion. Étymologiquement, ce mot veut dire « souffrir avec » (cum patior) et désigne la vertu par laquelle un individu est capable de ressentir la douleur d’un autre. Après la catastrophe de Nsam par exemple, le Peuple comme un seul homme, s’était levé derrière son Président, pour communier avec les rescapés : ce fut une « thérapie collective », qui a certainement atténué le chagrin des familles endeuillées. Les vrais pays le font, même pour un seul citoyen injustement maltraité. Au Cameroun, règne le diktat de l’indifférence de la majorité francophone, face à la douleur de la minorité anglophone. Dans peu ou beaucoup de temps, lorsque autour de nous surgiront les conséquences (presque toujours) négatives de ces refoulés émotionnels, l’on accusera Dieu ou la fatalité comme d’habitude. Pourtant, les voyants sociologiques du mal-être général sont tous au rouge.

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« Nous sommes des survivants, des morts-vivants, des cadavres en sursis abritant des Hiroshima personnels au creux de notre monde privés » dixit Kristeva. Freud quant à lui, semble dire dans « Deuil et mélancolie » que, le traumatisme du deuil (qui plus est causé par la mort brutale et gratuite de l’être aimé), conduit soit à l’autodestruction, soit à la haine. C’est la base de la théorie psychanalytique classique, qui se vérifie déjà chez certains survivants des tueries en zone anglophone. Dans plusieurs générations successives d’enfants nés après l’Holocauste, de solides études psychiatriques, ont confirmé l’apparition de graves troubles post-traumatiques, liés aux tortures physiques et psychiques de leurs parents Juifs, par les Nazis. Cela arrivera au Cameroun si rien n’est fait, et c’est nous jeunes, qui paieront le prix de la délinquance sénile, des gérontocrates actuels, qui seront déjà morts peut être d’une bonne mort.

Pour le « vivre-ensemble » politique que l’on promeut, bien qu’il soit davantage une exigence sociétale actuelle, il est primordial de considérer les risques de suicide, d’autodestruction, voire d’actes de haine chez les Anglophones, qui revêtent les caractéristiques des mouvements sociaux. Conséquences directes de la barbarie des FAP camerounaises, qui ont cessé d’être républicaines, depuis belle lurette. Le tissu social tombe en lambeau et le sera davantage, tant que le Gouvernement et l’ensemble des Francophones ne prévoiront pas des mesures concrètes salvatrices. Cela consiste aussi à se désolidariser du discours qui fait d’eux des « terroristes ». Car aucune fraction du peuple fut-elle au pouvoir, ne doit se targuer de parler « au nom du Peuple ». Les Anglophones tués depuis octobre 2016, sont nos plus grands martyrs contemporains. Ils ont posé de leur chair et de leur sang, les fondations de la deuxième République, partant, d’une nouvelle forme de l’État, plus respectueuse du bien commun et du mieux-être du Peuple d’abord.

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Après avoir fait des Anglophones la chair à canon, ne les transformons pas en « bombes à retardement ». Pour notre cohésion sociale, nous jeunes Francophones, avons un intérêt de premier ordre à travailler dans ce champ. Afin de ne plus favoriser l’éloignement mutuel, en creusant les lits d’autres foyers de tensions, qui commencent toujours en simples revendications, à l’instar de celles d’octobre 2016, dont le monde entier connait le fin-mot…

NYËBË-EDOA

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